Vera Miles vient de fêter ses 90 ans. Happy Birthday Vera and thank you ! Elle fut, au sommet de sa carrière, l'objet d'un concurrence sévère entre les deux plus grands cinéastas classiques (avec Lang), Ford et Hitchcock. Il l'eurent tour à tour. Elle joua dans "L'homme qui tua Liberty Valance" et "The searchers", dans "The wrong man" et l'épisode remarquable nommé "Revenge" tourné par le sadique anglais pour sa propre série, "Hitchcock présente". Lui voulait la lancer comme superstar dans "Sueurs froides", elle déclina l'offre pour cause de grossesse. Où serait Kim Novak dans le Panthéon hollywoodien si Vera Miles avait choisi de tourner "Vertigo" ? Nulle part, elle n'avait aucun talent. Quand elle voulait se rassurer un peu elle demandait : " Monsieur Hitchcock, hein que j'ai du talent ?" il lui répondait
"Mais oui, Mademoiselle Novak, vous êtes même assise dessus."....enfin, c'est ce qu'on dit.
Mais revenons à Vera Miles et à John Ford. Voici ce qui constitue à mes yeux une des plus belles ouvertures de films de l'histoire du cinéma, sinon la plus belle.
D'où vient à cette femme qui sort pour voir quelque chose la préscience que cette "chose" est son amour de jeunesse, dont elle a épousé le frère, surgi de nulle part après tant d'années ? Seul Ford peut sans ridicule évoquer cela et commencer un film par cette magie. La porte (la grande porte) s'ouvre, le récit s'ouvre, la femme s'avance un peu, la caméra la suit, nous entrons dans l'épopée. En voici la scène de fin.
Là, on voit Vera Miles courir vers Jeffrey Hunter, qu'elle attend depuis presque dix ans et tout se résoud quasiment sans un mot. Elle a du jarret, la petite.
Nul doute que pour John Ford, on naît seul, on vit seul, on meurt seul. Il y a un boulot à faire, on le fait et c'est marre. Le bonheur c'est la porte à coté. Ici, à la fin de "The searchers", un de ses coups de génie c'est d'avoir fourré tout ce qui devrait suivre le retour d'Ethan Hawke avec sa nièce avant cette scène-là dans une sorte de fausse fin, qui lui a permis d'évacuer tout le factuel et tout le blabla. Ne reste que le pathos pur, sec, raide. Une porte qui se ferme.
A chaque fois que je regarde cette scène, je pleure. Pourquoi ? Parce qu'elle est faite pour ça et que ça me chagrine toujours autant que Ford ait raison sur la solitude de l'Homme.
"Mais oui, Mademoiselle Novak, vous êtes même assise dessus."....enfin, c'est ce qu'on dit.
Mais revenons à Vera Miles et à John Ford. Voici ce qui constitue à mes yeux une des plus belles ouvertures de films de l'histoire du cinéma, sinon la plus belle.
D'où vient à cette femme qui sort pour voir quelque chose la préscience que cette "chose" est son amour de jeunesse, dont elle a épousé le frère, surgi de nulle part après tant d'années ? Seul Ford peut sans ridicule évoquer cela et commencer un film par cette magie. La porte (la grande porte) s'ouvre, le récit s'ouvre, la femme s'avance un peu, la caméra la suit, nous entrons dans l'épopée. En voici la scène de fin.
Là, on voit Vera Miles courir vers Jeffrey Hunter, qu'elle attend depuis presque dix ans et tout se résoud quasiment sans un mot. Elle a du jarret, la petite.
Nul doute que pour John Ford, on naît seul, on vit seul, on meurt seul. Il y a un boulot à faire, on le fait et c'est marre. Le bonheur c'est la porte à coté. Ici, à la fin de "The searchers", un de ses coups de génie c'est d'avoir fourré tout ce qui devrait suivre le retour d'Ethan Hawke avec sa nièce avant cette scène-là dans une sorte de fausse fin, qui lui a permis d'évacuer tout le factuel et tout le blabla. Ne reste que le pathos pur, sec, raide. Une porte qui se ferme.
A chaque fois que je regarde cette scène, je pleure. Pourquoi ? Parce qu'elle est faite pour ça et que ça me chagrine toujours autant que Ford ait raison sur la solitude de l'Homme.
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