- D'accord pour Rod Stewart, Oncle Rock, mais Mick Jagger...quand même...
- Oh, Jagger est un fin politique, il est finaud à l'extrème le Stone. Laissons le parler de son pays en ces heures orageuses, l'Angleterre, il connait.
- Ouh, Oncle Rock il aime Rod Stewart ! Eh, la Honte !
- Bien sûr que j'aime Rod Stewart bande de merdeux post-modernes de mes neveux.
- Pourquoi ?
- Parce que j'ai de la mémoire, pas du vintage frelaté plein la tête, de la mémoire. Et de l'allant pour les siècles à venir
- Laisse tomber ça, Oncle Rock, les siècles à venir c'est pour nous.
- D'accord, Roro, Fafa et Lilou, mais prenez de l'élan. Un peu. "Some". Avec Rod.
Et cette saloperie nationaliste, c'est pas de la bonne camelote... C'est EUX qui ont terrassé Hitler pas nous !
Vous savez où elle est votre maison, vous ? Moi, oui.
Qu'est-ce que c'est que la "Northern Soul" ? De la musique ? De la danse ? Américaine ? Anglaise ? Aye, aye Sir, un peu tout ça à la fois.
La Northern soul est le nom donné par un journaliste grand-breton à la musique noire américaine des sixties que les prolos anglais écoutaient lors de soirées dansantes interminables dans les années 60 et 70. Ils ne sont même pas passé au Disco les gars de Wigam, Manchester et Stoke-on-trent. Ils voulaient inventer leurs pas singuliers sur le son de la Tamla et équivalent et rien d'autre. Danser toute la nuit sur des morçeaux connus d'eux seuls et des DJ spécialisés dans le genre qui animaient ces soirées et les abreuvaient en 45 tours d'origine U.S. certifée. La Northern Soul c'est donc plein de chansons noires plutôt obscures qu'écoutaient des petits gars britishs qui se bourraient la gueule à la stout et dansaient pour épater les "gals" qui frôlaient les murs des salles enfumées et de mauvaises réputation prêtes à se jeter sur la piste. Et bien, c'est dingue mais ces trucs là, ça existe encore, Cette tradition moderne a survécu à la post-tout et même à la Techno. Et ça danse, ça danse, ça danse, d'une façon unique, au nord de l'Angleterre. C'est ouvrier, c'est crade, c'est classe, c'est identitaire, c'est d'extrème droite (ou gauche) et, vu d'où je suis, c'est beau. Mais je ne prétends pas y comprendre grand-chose, c'est surtout anglais et il faut l'être pour goûter la chose pleinement. Moi, je suis français et le truc fait pour moi c'est le musette et là, le bas blesse. Ca fait même carrément mal.
Voyons de l'extérieur ce que ça donne en situation, là-bas, au nord.
Musique : Frank Wilson: "Do I love you (indeed I do).
Dobie Gray : "Out on the floor".
Là, c'est un peu différent. Un truc de Northern Soul, mais d'un blanc, à la Tamla, et un clip de Fred Astaire et Rita Hayworth. En noir et blanc, bien sûr.
Musique : R. Dean Taylor, "There's a ghost in my house".
Film: "You'll never get rich".... Ca c'est sûr.
Et tiens les mêmes "allnighters", prêts à débouler chez toi.
Jackie Wilson "Higher and higher"
Vera Miles vient de fêter ses 90 ans. Happy Birthday Vera and thank you ! Elle fut, au sommet de sa carrière, l'objet d'un concurrence sévère entre les deux plus grands cinéastas classiques (avec Lang), Ford et Hitchcock. Il l'eurent tour à tour. Elle joua dans "L'homme qui tua Liberty Valance" et "The searchers", dans "The wrong man" et l'épisode remarquable nommé "Revenge" tourné par le sadique anglais pour sa propre série, "Hitchcock présente". Lui voulait la lancer comme superstar dans "Sueurs froides", elle déclina l'offre pour cause de grossesse. Où serait Kim Novak dans le Panthéon hollywoodien si Vera Miles avait choisi de tourner "Vertigo" ? Nulle part, elle n'avait aucun talent. Quand elle voulait se rassurer un peu elle demandait : " Monsieur Hitchcock, hein que j'ai du talent ?" il lui répondait
"Mais oui, Mademoiselle Novak, vous êtes même assise dessus."....enfin, c'est ce qu'on dit.
Mais revenons à Vera Miles et à John Ford. Voici ce qui constitue à mes yeux une des plus belles ouvertures de films de l'histoire du cinéma, sinon la plus belle.
D'où vient à cette femme qui sort pour voir quelque chose la préscience que cette "chose" est son amour de jeunesse, dont elle a épousé le frère, surgi de nulle part après tant d'années ? Seul Ford peut sans ridicule évoquer cela et commencer un film par cette magie. La porte (la grande porte) s'ouvre, le récit s'ouvre, la femme s'avance un peu, la caméra la suit, nous entrons dans l'épopée. En voici la scène de fin.
Là, on voit Vera Miles courir vers Jeffrey Hunter, qu'elle attend depuis presque dix ans et tout se résoud quasiment sans un mot. Elle a du jarret, la petite.
Nul doute que pour John Ford, on naît seul, on vit seul, on meurt seul. Il y a un boulot à faire, on le fait et c'est marre. Le bonheur c'est la porte à coté. Ici, à la fin de "The searchers", un de ses coups de génie c'est d'avoir fourré tout ce qui devrait suivre le retour d'Ethan Hawke avec sa nièce avant cette scène-là dans une sorte de fausse fin, qui lui a permis d'évacuer tout le factuel et tout le blabla. Ne reste que le pathos pur, sec, raide. Une porte qui se ferme.
A chaque fois que je regarde cette scène, je pleure. Pourquoi ? Parce qu'elle est faite pour ça et que ça me chagrine toujours autant que Ford ait raison sur la solitude de l'Homme.
Remarquez bien qu'il y a encore pire que Tuymans. Ecoutez donc Alex Katz délirer sur tout et n'importe quoi, l'art entre autre, avec le plus grand sérieux. C'est confondant. Enfin y'a des gens pour acheter ses croûtes faut croire. Quant aux Nympheas de Monet, elles supportent tout avec équanimité (plus que moi). C'est une oeuvre insensée qui n'a que très peu d'équivalents
Cette citation tirée d'une interview de l'un des artistes les plus cotés sur le marché actuellement vaut quand même son pesant d'or. C'est assez clair. Plus c'est laid, mieux c'est et plus cher ça vaut. En ce qui me concerne (je fais partie des gens, M Pinault non, mais moi si), M Tuymans, aucun risque.
Je mets des trucs, à vous de juger
Le psy, le prof, Papa : "Il faut cesser cette bêtise avec Billy Idol !"
Moi : " Mais père, j'aime Billy, il exténuait les zombies avec sa musique en des temps où il y avait si peu de zombies. C'était fun ! "And fun is the one thing that money can't buy", dixit John Lennon
Le psy, le prof, Papa: "Il avait tort le philosophe grand-breton des sixties."
Moi : "Non, il avait raison, sinon je ne serais pas aussi triste."
Billy Idol : "Hot in the city"; Allez Billy le branleur, mate, mate !
MON idole véritable : Paul Weller. Il aime bien parler de l'été.
"Roll along summer".
The Style Council mode gay friendly. : "Long hot summer".
Et les noirs ? Les v'là. Y profitent aussi.
Issac Hayes : "Summer in the city".
The Isley Brothers :"Summer breeze"
Jimi Hendrix "Long hot summer night".
L'été s'étouffe sous lui-même. Août semble se déployer à l'infini sans arriver à accoucher de l'autome. On est groggy, K.O. debout, la lumière du soleil étourdit, les soirées se prolongent jusqu'à l'épuisement. Où sont les forces motrices ? On somnole en espérant une délivrance sans y croire une seconde. Tout périclite sous une maturité pleine et obsédante. Ne viens pas m'agiter tes appâts sous le nez en plus, je pourrais très bien m'énerver et te baiser, même si ça paraît impossible. Les nerfs sont noyés de chaleur eux aussi et ne sont plus de bons conducteurs. L'alcool aide à passer le cap de la journée. Oh, pas d'ivresse ! Un petit coup de main pour se traîner jusqu'à la prochaine tomates annanas-mozarella. Le luxe c'est une seule pensée claire, une sensation fraîche qui pique au vif. La vie déborde d'attributs et tout a un avant-goût de mort lente. Il n'y a aucune raison de s'en faire, chaque saison a sa branche creusée mais quand c'est de trop-plein. Il faut savoir ne pas attendre. Et, miracle, ça vient. Toujours.
Dans le feu de l'été les Foals sortent un single incendiaire pendant que la voix de paille de King Krule revient me chatouiller....les narines.
Pour le Funk tu repasseras un autre jour, plus chaud encore.
Foals "Black bull".
King Krule a vu le potentiel du morceau de Conan Mockassin il en délivre ici une superbe version.
Kin Krule :"Forever dolphin love".
Il y a ces deux chansons de The war on drugs, très belles, lyriques. Il n'ont rien perdu à laisser partir le slacker Kurt Vile.
Alors je fais comme il est dit dans la première, je m'accroche, je tiens bon. C'est dur. Le clip est superbe.
The war on drugs :"Holding on".
Et il y a la souffrance, omniprésente. Mais ce n'est rien à coté de la connerie qui triomphe partout comme un souverain absolu, même en moi. C'est encore ça le plus exténuant.
The war on drugs : "Pain". Quelque part Paul Weller parle de "the next generation of emotionally crippled." Depuis un temps que je ne saurais mesurer c'est comme ça, on produit ça, on va d'echec en échec. On a rien réussi de bon au vingtième siècle à part les trois jours de paix, d'amour et de musique de Woodstock. C'est chiche
A l'heure de l'offensive surréaliste des hystériques de Metoo. A l'heure où le bon peuple bien pensant va se précipiter dans les salles voir le dernier Tarentino sous se soucier que c'est Harvey Weinstein qui l'a crée. A l'heure où des morceaux de viande en vitrine offerts à tous les regards disent qu'elles sont bien autre chose que des morceaux de viande en vitrine offerts à tous les regards et que l'on se demande bien pourquoi ces femmes mentent et si elles le font à dessein et, dans ce cas, quel est-il? A cette heure débilitante de l'égalitarisme ratonnel poussé jusqu'au délire, je vous propose d'écouter une des plus belles choses entendues récemment, la chanson rageuse et quasi sacrée de Sharon Van Etten sur l'adolescence, "Seventeen", ici live à Glastonbury.
J'a lu des livres. Dans certains de ces livres les hommes tiennent aux femmes comme à la prunelle de leurs yeux et les femmes tiennent aux hommes comme à la prunelle de leurs yeux. C'est le cas le plus courant, la normalité. Et puis il y a les dévoiements, les perversions, les calculs, les peurs. Nous vivons dans une époque de calculs et de peurs. Les femmes veulent être des putes libérées (alors que la prostitustion crée des obligations) et les hommes veulent abuser d'un pouvoir pervers qu'ils sentent chancelant. Le cinéma, très souvent porno même quand il est classique ne nous a pas aidé. C'est même une grosse connerie, au même titre que la mauvaise littérature dénoncée par Cervantes et Flaubert. Qui peut écouter les deux chansons ci-dessous sans hystérie ou goguenardise ? Naturellement, j'allais dire. Plus personne.
On a tout simplement régressé.