jeudi 30 octobre 2014

Led Zeppelin V

Je ne connais aucun autre groupe qui ait cet effet émolient sur les masses. Tout le monde les écoute, ce sont des superstars, ils sont blindés de pognon et ça n'a jamais déclenché la moindre petite polémique même en 1976-78, à l'époque ou Johnny Rotten et ses Punks se balladaient avec des tee-shirts "No Rolling Stones this year". Je veux parler de Led Zeppelin. Ce groupe de satanistes bon chic bon genre a toujours généré un sorte de consensus mou en dépit de l'étiquette "Hard rock" qui leur est accolée. A mon humble opinion, cet engourdissement général et cette avalanche de dollars viennent du fait que l'on a avec eux à faire à une parfaite bande de parfait crétins servant une soupe tiède à des crétins aussi parfaits mais plus passifs au niveau de la production musicale. Le rêve adolescent de n'importe quel kid de la Middle-Class américaine trouvant une expression unique dans l'emballage de la plus belle fille du lycée sur "Stairway to heaven" et la descente d'une bouteille de bourbon sur "Whole Lotta Love" passé huit fois à la suite. Waouh, cool Dude !
Le P.D.G de T F 1 avait jadis fait scandale en avouant innocemment le but de sa chaîne de télé : "Faire de la place dans les têtes pour Coca-Cola." Led Zeppelin c'est pareil, ça fait aussi de la place pour Coca. Mais ça marche aussi dans l'autre sens et Coca fait de la place pour Led Zeppelin qui a fini  par dégager invariablement, chaque année qui passe, une véritable manne sans que ses musiciens survivants aient grand-chose à faire, des nouveaux parfaits crétins rachetant encore et encore les albums du groupe dans tout les formats possibles et imaginables. Je me demande pourquoi on a pas encore penser à faire un Led-Zeppelin-Land, parc à thème consacré au groupe de Heavy-Metal preféré des 7 à 77 ans.
(Regardez bien la photo ci-dessous, derrière Barack Obama il y a un clown effrayant. Ils sont partout !)

Toujours pas de pétrole. Une idée !

Encore une fois, c'est le merdier. On n'en sort pas, à vrai dire. Alors d'un coté, un pauvre militant vert se fait dessoudé par des gendarmes qui resteront défintivement impunis et couverts par l'Etat français, de l'autre un soldat de l'armée française  se fait dessoudé au Mali par des terroristes pas vraiment cools dans une sorte de guerre des civilisations de merde qui ne dit pas son nom parce que de toute façon elle ne s'appelle pas comme ça, même en Syrie. Moi, je dis que tout ça est mal fait, mal agencé, mal pensé. Il faudrait lâcher les militaires sur les gendarmes mobiles de Sivens comme ça tout ce petit monde crèverait dans l'honneur et la dignité sous les yeux d'une population soudain réconciliée avec son armée. Ah les braves petits ! En France, on est très, très bons pour les "guerres civiles", ne l'oublions jamais ! Les morts seraient fait chevaliers de la Légion d'Honneur à titre posthume et et on inviterait les blessés survivants à l'inauguration du barrage sur lequel on fracasserait Frigide Bargeot avant de le mettre en fonction. Les kilowatts-heure s'écoulerait alors paisiblement dans une France unie autour de sa nouvelle Présidente, Madame Marine Le Pen.
Elle est pas belle, mon idée ?
Comment, "Non" ?

mercredi 29 octobre 2014

"Dis-moi oui !"

L'autre jour une amie me souhaita mon anniversaire en me disant de lui écrire un petit poème pour le sien qui arrivait bientôt. En fait, il se trouve que c'est le 30 octobre, c'est à dire dans quelques heures. Cette amie et moi nous sommes quelque peu chauffés la couënne mutuellement ce qui est une belle et bonne chose mais dans la mesure ou elle ne commence à tomber amoureuse de moi qu'une fois passée une distance de deux milles kilomètres, je ne vais pas me casser pour lui pondre un truc chiadé (Je l'ai déjà fait en plus ! Elles ne sont jamais contentes !).
J'ai mieux.
En guise de "Happy Birthday", j'ai du Audiard pur jus, tiré de "Comment réussir quand on est con et pleurnichard ?" où Carmet n'arrête pas de déclamer ce texte pour faire pitié. Ca marche à fond les ballons. Je crois que c'est la chose la plus lourde de sens que j'ai entendue de toute ma vie. C'est riche, c'est impeccablement beau, soigné. De bien rares vers comme on aimerait en lire plus souvent, s'il était seulement possible de s'approcher du subtil génie créatif qui les anime....

                                   Ce matin au bord de ma croisée
                                           S'est posé un pigeon

                   Et comme je lui confiais les secrets de mon coeur
                   Il est parti vers toi le pigeon voyageur

                   Mais je sais que demain l'oiseau va revenir
                   Et suivant ta réponse me rendre le sourire

                  Oh ange de douceur, étends sur ma souffrance
                  Le charme caressant de ta douce présence
                  J'ai recueilli pour toi les sanglots de la nuit
                                                 Dis-moi oui

Voilà, c'est-y pas beau pépète, hein ? Spécial dédicace pour toi de ma part et de celle de Michel Audiard qui a vraiment tout mis.
Un petit coup doeil a Carmet le lisant à voix haute. J'ai quasiment le même look.

mardi 21 octobre 2014

Emmanuel Carrère : le fils à maman de l'Académie.

Cet an-ci on parle beaucoup d'Emmanuel Carrère et de son dernier bouquin "Le Royaume". Autant lui régler son sort maintenant, ça évitera d'y revenir quand il aura reçu le Goncourt (avec un autre bouquin, apparemment c'est encore raté pour ce coup-là). Carrère n'écrit pas, il fait ses devoirs, ce n'est pas la même chose. Dans les devoirs toute la nécessité est extérieure, toutes LES nécessités sont extérieures, même celle des sujets (pour Carrère, c'est simple il prend ce qui s'impose à lui dans le tout venant de l'actualité ou de ses envies, sans trop renacler, sans trop réfléchir, il appelle ça "Flairer un bon sujet") alors que chez l'écrivain la necessité d'écrire est toute intérieure, c'est là qu'elle naît, grandit et finit par se matérialiser dans le geste d'écrire. Carrère veut écrire, un écrivain ne peut rien faire d'autre. Modiano, qui est un très grand écrivain, n'a jamais eu beaucoup à se demander ce qu'il allait écrire et à chercher un sujet qui puisse intéresser les Goncourt, la matière est là, en lui, il l'agite parce qu'ELLE l'agite, et arrive ce qui doit arriver, des livres. Et des bons. Ca ne vient pas tout seul, il faut travailler bien sûr, et même plutôt deux fois qu'une, car il ne s'agit pas de dire une SEULE connerie, tout l'édifice du livre s'éfondrerait; mais le travail de Carrère est d'un ordre différent, scolaire, il applique les méthodes du bien écrire à la française inusables depuis deux ou trois siècles, que moults écrivains de renom à leur époque, aujourd'hui oubliés ont usés jusqu'à la corde raide. Ca s'appelle de l'académisme et ça plaît aux femmes de mauvaises vies (cheminée, chat, tricot) qui sont le plus gros du contingent des lecteurs en France.
Mais ne soyons pas chagrin aujourd'hui et penchons nous sur "l'Usage du "Monde"", un texte court de carrère paru en 2002 en supplément du journal du même nom et qui est d'une telle bêtise qu'on ne peut qu'être d'abord étonné puis rieur devant un tel deballage d'inanités. Dans ce court opus, ce n'est pas une connerie qu'on lit mais toute une avalanche qui nous emporte. Je vous le conseille vivement, c'est poilant.

De Margerie. "Make my day, punk !"

Monsieur Christophe de Marjerie est mort cette nuit et je viens de l'apprendre. Cette journée s'annonce donc sous les meilleurs auspices. Avec les émoluments de ce gros porc ont aurait pu nourrir tout un tas de pays africains pendant des années, résorber des dettes nationales abyssales, y compris celle de la France. En fait la France, c'était lui, bien plus que François Hollande ou Nicolas Sarkozy, et cette France-là, ultra-libérale et promotrice du modèle anglo-saxon de la lutte de chacun contre tous, je l'emmerde. Il parait qu'il était truculent, Mr de Margerie, moi, c'est maintenant que je commence à rire, à l'heure où il va se diriger vers la matrice première et que son brozouf ne lui sera d'aucune utilité. Nous sommes tous égaux devant le mort. Apparemment, en 1789-92, ils ont laissé passer quelques aristos entre les mailles du filet, mais finalement un ivrogne russe au volant d'un chasse-neige aura fait office de guillotine. Il n' y a pas, au fond, de bonne ou de mauvaise façon de mourir. Là, c'est juste bon  parce que c'est de Margerie qui est mort et que, d'où je suis, d'où je vis, d'où je crie, ça fait du bien, ça soulage. Je me sens mieux, je me sens taquin et guilleret. Je sais bien qu'il ne faut pas se réjouir de la mort des gens mais là...je ne peux pas m'empêcher de jubiler. Il m'emmerdait de Margerie. C'est fini. Comme dit Tuco dans "Le bon, la brute et le truand", je cite, "J'aime bien les gros lards, quand ça tombe ça fait plus de bruit".
NB, j'ai un ami qui bosse chez Total, je vais l'appeler à 14 h 30 pile, pendant la minute de silence prévue pour cet enfoiré dans son entreprise. On verra bien. En attendant. De Boss, je n'en connais qu'un, celui qui a écrit la chanson ci-dessous. Le géant Bob Dylan, ici repris par les petits énervés de Rage against the machine. "I aint gonna work for Maggie's farm no more". Je suis persuadé que les gens vivent leur vie de la façon dont on la vit par chez nous par ennui. L'essentiel, il est passé à l'as. Et puis, je mets ça, parce que c'est trop bon, gros ! Jimmy Reed "Big Boss Man. Même Elvis n'avait pas réussi à le dénaturer. Pourtant le salaud a essayé avec constance. Finalement ce sont les Pretty Things, des anglais, qui en firent leur choux gras.

jeudi 16 octobre 2014

Je dis "Sayonara" à la Raison

Il y a longtemps, très longtemps que ça ne m'était pas arrivé. Je suis fasciné. Complètement marabouté. Par une Star, une chanteuse de Pop électro. Je suis comme un gamin qui se couperait je ne sais quoi pour passer  un moment avec elle. Je la trouve intensément belle et sexy, je la vénère, je la b..... bien; avec délice. Je la trouve démonstrative; elle joue ses chansons, elles est dedans et je trouve ça touchant. Physiquement, elle a plein de défaut, elle est prognathe, elle a de gros bras, des pied tordus. Elle a deux tatouages à la con, mais je la trouve quand même à damner un saint (j'en suis presque un) et, à mon avis, le nombre de chance sur mille pour qu'elle soit con est infinitésimal. Dans la vidéo je suis particulièrement aimanté par son visage que je trouve d'une beauté hors du commun. Il est très expressif, très vivant. Sa peau est d'une matité que je trouve spéciale, elle appelle la caresse ou la gifle. Elle mérite cent fois la fessée. Ses lèvres sont d'un rose que l'on dirait non-feint, et peut-être leur parfum est-il d'une délicieuse guimauve ? Je délire. Ses mains sont biens aussi et bon.... je ne vais pas m'étendre sur le sujet des mains des femmes et de ce qu'elles en font quand elles ne les occupent pas à tenir des cornets de glace italienne ou des micros mais...voilà, voilà. Tout cela est enfantin. Une jeune amie me l'a fait sentir, dans le genre "A ton âge, vieux cochon !" Non, cochon sénile peut-être mais pas vieux cochon. Je ne fais pas encore la sortie de collèges. Je n'avais pas éprouvé cela pour un Star de la Pop depuis ma passion inassouvie pour Sheila E., la batteuse de Prince. Enfin, inassouvie, inassouvie, c'est vite dit, j'ai bien trippé tout de même à cette époque et la jolie garce (ô le beau mot) hispanique me fournissait de quoi fantasmer. Là, l'adorable métisse suédo-japonaise nous gratifie d'une version de "Cat Rider", tiré du dernier album, sur laquelle elle chante juste (le morceau n'est pas facile). Emouvant. En plus du reste. Le DJ, dans son petit laïus du milieu de la vidéo (on voit bien qu'il est accro aussi, le mec) nous annonce benoitement que le lendemain Little Dragon va faire un duo live avec Dam Funk, producteur en chef des derniers Snoop Dog et Maître es-claviers funky. J'aurais bien aimé voir ça. S'il y a une vidéo, je la mets, promis !

Tiens j'ai retrouvé une vidéo de mon ancienne tocade du 20eme siècle. Dire que Sheila E était sexy est un euphémisme. Pour un peu il y a un de ses nibards qui se ferait bien la malle, tellement il a envie d'éclater de jubilation à la face du monde. Il faudra, pour voir un sein en direct à la télé américaine, attendre le pénible show du Superbowl avec Justin timberlake et cette pauvre Janet Jackson. Un scandale bien ennuyant.

lundi 13 octobre 2014

Des chansons meilleures que leurs compositeurs. (???)

Au delà de la fortune et de la gloire, y'en a qui ne se rendent pas tout à fait compte de leur chance et qui, s'ils s'en rendaient compte, seraient à genoux à remercier Dieu (ou qui vous voudrez) plus souvent qu'à leur tour. Les Stones, par exemple, ont une chance de pendu. Ils composent des chansons, certes bonnes, mais qui sont reprises par des mecs et des nanas qui sont très largement meilleurs qu'eux ! Ca paraît invraisemblable et pourtant c'est vrai. Un jour ils ont fait une espèce de parodie de chanson country, genre qui fascine Mick Jagger et Keith Richard; et bien cette chanson est tellement bien faite, dans les règles de l'Art country, que la parodie s'est effacée et qu'un des plus grand chanteurs de country de tous les temps, l'immense Townes Van Zandt, l'a faite sienne et l'a faite acceptée au pays des ploucs sudistes heureux (ou presque), elle qui venait des rives de la Tamise. Voyons cela.
Les Stones live au Texas en 1972. (C'était vraiment l'endroit où enregistrer cette chanson.)


 Townes van Zandt live aussi, chez lui, à la campagne. Austin ? Nashville ?

Même histoire pour "Miss you", scie discoïde, que Jagger avait ramenée aux studios parisiens où les Stones enregistraient. Cet impeccable et salace petit riff de pédé sera repris, sorti du ruisseau où il était si bien et porté au pinacle de la classe urbaine soyeuse par la reprise qu'en fera en 2000 Etta James sur l'album "Matriarch of the blues". C'est un honneur incroyable et je crois que Keith Richard en est conscient. Mais le truc le plus incroyable là-dedans, c'est que la version des Stones (en particulier la version du maxi 45t) demeure MEILLEURE que celle d'Etta James...! Les Stones. Le clip est génial. Petite frappe c'est tout un style, toute une histoire. Jagger, dans son petit pantalon moule-burnes chante en direct et affole les ados. "Laisseriez-vous votre fille épouser un Rolling Stones ?" titrait la presse anglaise en 1965. Euh, 15 ans après, vaut toujours mieux pas ...
Etta James. "Hum, hum, laisseriez-vous votre fils conduire la limousine d'Etta James ? Risqué...La Mama a de l'appétit pour deux.
Mais, vous allez peut-être me dire "Qu'est ce qui nous prouve qu'Etta James et Townes Van Zandt sont meilleurs que les Stones ?". Puisqu'il faut bien VOIR (comme Saint Thomas) et régler cette question, voici des preuves indiscutables. Etta James "I'd rather be blind" en 1975, à Montreux. A coté d'elle Jagger est juste amusant.
 Townes van Zandt.  Keith Richard tuerais pour avoir un dixième de l'intensité de ce mec.
 



La liste de Coupé

On peut jouer à des jeux idiots. Faire des listes, par exemple. Avec un numéro un, un numéro deux... Les Anglais sont très forts pour ça. Régulièrement, dans leur presse spécialisée, ils font des listes des meilleurs albums Rock de tous les temps, et régulièrement, par bêtise ou masochisme, ils couronnent le "Pet Sounds" des Beach Boys, alors qu'ils ont mieux sous la main. S'il fallait que j'en fasse une de liste (par esprit moutonnier, par anglomanie, par dépit), je mettrais des titres, pas des albums. Un titre, c'est volatile, on change avec, on en change tous les jours, il n'y a pas de dommage. On a l'air moins con au classement suivant. Evidemment ça se jouerait entre les deux monstres de Liverpool avec Dylan en arbitre. Il y aurait ça :

Et ça :

Et enfin, dans la dernière ligne droite, l'"underdog" frenchie coifferait tout le monde au poteau avec une ritournelle si mineure qu'elle en retournerait l'âme de tous les fans des deux cadors cités ci-dessus.
"Que ce soit les Beatles ou Donovan
Un beau jour quelqu'un t'aurait pris ta femme
C'est arrivé le premier jour
T'auras pas trop de bobos coté amour..."

vendredi 10 octobre 2014

Contre Duchamp


 L'autre jour dans la version web du journal Le Monde, je lis ces mots sur Marcel Duchamp :
"Soucieux à chaque instant de sa vie et de sa carrière de réinventer la peinture, il confiera : « Je voulais m'éloigner de l'acte physique de la peinture. J'étais nettement plus intéressé à recréer des idées dans la peinture [...]. Je voulais remettre la peinture au service de l'esprit. »"
Une toile de Duchamp accompagnait cette petite citation, celle-ci.
On ne peut rêver tableau illustrant plus précisément un propos. Voilà des formes coupées de leurs racines sensibles, désincarnées. Une peinture qui va à l'encontre même de ce qu'est la peinture : un acte du corps qui engage toute la personne, y compris l'esprit. Une peinture qu'on dira mentale. Voilà le contre-sens de Duchamp, un contre-sens qui va alimenter tout le 20eme siècle, celui de la déconstruction. Il n' y a pas là "l'Esprit des Formes", cher à Elie Faure, mais un esprit qui cherche, sur la toile, à ne pas faire forme, à attaquer la peinture dans ce qu'elle a de plus vivant et de plus émouvant. L'émotion, voilà l'ennemie de Duchamp, il n'y en a pas beaucoup dans les parties d'échec qu'il affectionnait, pas plus dans sa peinture. Reste sa cohérence, indéniable, une rationalité folle qu'il mènera à terme, sa dernière oeuvre s'intitulant du nom d'un des chaînons d'un raisonnement logique "Etant donné". Quoi ?. Pour Duchamp, il n'y a pas de réponse et l'oeuvre reste à jamais close sur elle-même, énigmatique. Quand il est mort, Picasso a eu ces mots : "Il avait tort". Et effectivement, il faut choisir, on est du coté de Duchamp ou de celui de Picasso. On ne peut pas bouffer à ces deux râteliers diamétralement opposés. Je suis du coté du Grand Maître espagnol des formes du siècle passé et des autres mordus de la toile émouvante, qui joue avec l'ouverture sensible et module des infinités de formes pour nous tous, pour notre plaisir et notre gouverne. Le geste d'insensibilisation de Duchanp a eu beaucoup d'héritiers, qui le font (de commerce) et le refont sur un cadavre qui n'arrête pas de bouger car indéfectiblement vivant. Laissons ces charognards remplir leurs comptes en banque et festoyer à ce qu'il croient être un enterrement. Toujours, partout, sous mille formes, la peinture renaît. Nous renaissons.

Old man, take a look at my life...

Aujourd'hui je suis allé à l'enterrement du père d'un ami. Je l'aimais bien cet homme. Je n'étais pas le seul et il y avait un monde fou. Ca a été assez pénible pour moi. Evidemment on s'est retrouvé au bar pour parler de lui et d'autres choses. D'autres choses ? Je suis rentré chez moi, et, comme j'écoute Hüsker Dü en ce moment, je me suis rappelé de cette chanson de Bob Mould que Grant Hart déteste et qui s'appelle "Hardly getting over it" qu'on peut traduire par "J'arrive à peine à faire avec".
Il y a ces vers dans la chanson :
"My parents
They just wonder
When they both are gonna die
And what'll I do when they die?"

"Mes parents
Ils se demandent juste
Quand ils mourront tous les deux
Et (qu'est ce) ce que je vais faire quand ils seront mort ?"
Ensuite il y a le refrain.

" Well, I'm hardly getting over it
Hardly getting used to getting by
Hardly getting over it
Hardly getting used to getting by, by"

"Et bien, j'arrive à peine à faire avec
J'arrive à peine à m'habituer à faire avec
A peine à faire avec
A peine à m'habituer à faire avec"

Je me suis toujours demandé si Bob Mould avait voulu dire que ses parents, pensants à leurs morts prochaines, s'inquiétaient de ce que leur fils allait devenir après elles, ou s'il se demandait à lui-même comment il s'en tirerait sans ses parents
Pour moi, c'est la deuxième option. Car pour le pire, et rien que pour le pire, une malédiction, une déroute pèse sur moi et ma lignée, et je me demande ce que je fous là, sans mes parents. Avec la rage et l'amertume qu'ils m'ont instillé, à regarder mes mains inemployées, pleines de mal et de violence, qui ne me servent à rien même pas à me tuer. Et l'absence, je ne m'y fais pas, je ne m'y ferais jamais. Penser à d'autres choses ?


Magnifique chanson. La réplique de Grant Hart sur le même album, "Candy Apple Grey", leur premier sur une Major Company de disques (Warner) est du même tonneau. "Je ne veux pas savoir si tu es seul(e)"

jeudi 9 octobre 2014

Yukimi battles me.

J'aimerais être un roi d'Extrême-orient cruel et vaniteux, couvert d'or, avec une belle et longue moustache en forme de toit de pagode.  J'aurais échangé cette femme sur le marché aux esclaves contre des milliers d'améthystes et de pierres de jade, une dizaine de chevaux d'Arabie et deux éléphants. Cette très belle métisse -ce sont celles qui valent le plus- serait la plus chère qui aurait jamais été vendue. Je la nommerais Yukimi, ce qui signifie "rare beauté". Je la ferais se baigner dans du lait d’ânesse, je la couvrirais de la soie de mes magnaneries et des perles de mes pêcheries et, toutes les nuits elle devrait se prêter à mes fantaisies sexuelles les plus crues. Régulièrement, je lui demanderais de me faire atteindre l'extase par une voie nouvelle et la menacerais du pal si elle n'y parvenait point. Elle étudierait alors des livres de plaisir dans ma bibliothèque et j'irais la voir travailler à ma jouissance par les deux petits yeux de singes, prévus à l'effet de voir sans être vu, percés dans une fresque d'un des murs de la salle des livres. Je serais bien sûr de jouir le soir, sa perversité et son vice égalant les miens. Toujours soumise à ma volonté, elle viendrait ravir mes yeux quand je le voudrais, nue et les mains liées, maquillée comme un être divin, son visage de cuivre rehaussé de rouge et couverte d'huile et d'onguents de la tête aux pieds. Elle serait mon esclave et je serais devenu le sien. Nous mourrions ensemble dans l'incendie de mon palais qu'elle aurait déclenché pour nous libérer de ma folie. Le peuple dirait qu'il a fait la révolution.

Les bases de l'anglais tel qu'on le parle ou apprendre en s'amusant.

Vous voulez faire plaisir à un américain moyen ? Je sais bien, ça paraît improbable maintenant, mais mettons que, par extraordinaire, vous vouliez faire plaisir à un américain moyen. Parlez-lui de base-ball. Là-bas, c'est LE sport. D'ailleurs, on ne joue au base-ball qu'aux Etats-Unis et dans les pays qui constituent leur orbite d'influence le plus restreint et le plus fort : Cuba, Japon, Mexique. Le base-ball a longtemps été et reste le sport le plus médiatisé aux States, ses stars épousaient des étoiles Hollywood, comme Joe DiMaggio l'a fait avec Marilyn Monroe et la finale du championnat américain, qui s'appelle humblement les "World Series" est toujours un événement d'envergure nationale. Elle se joue en sept manches au mieux (au pire) et, du fait de ce morcellement, réunit moins de téléspectateurs que le Superbowl. Mais en audience cumulée je suis sûr qu'il y a plus d'américains à regarder les finales de base-ball, surtout si elles opposent des équipes rivales depuis toujours comme les Red Sox de Boston et les Yankees de New-York (plus de cent ans de prises à la gorge mutuelles).
Bon, après ça, il y a un truc à savoir : le sketch comique le plus connu et le plus vu et revu au States est un délire génial d'Abbot et Costello sur le base-ball. Si vous arrivez à parler de ça à un américain, il sera plus que content, il sera aux anges. Bon, je vais le mettre. Pour le comprendre il faut connaître le base-ball et bien parler anglais; une fois que vous serez au point là-dessus (je vous fais confiance), écoutez, regardez et marrez-vous. Je vous donne des indices, Abbot a une équipe de base-ball et trouve que les joueurs ont de drôles de noms "Woo's on the first base. Watts on the second et Idontknow is on the third.... "(les "bases" sont les coins d'un carré par lesquelles il faut passer pour faire un tour et gagner) mais Costello ne l'entend pas de cette oreille ("Who's on the first base ? What's on the second ? I don't known is on the third...") il est très terre-à-terre Lou.
On essaye ?

lundi 6 octobre 2014

Toutes les années sont importantes.

Pour donner une suite un tant soit intelligente au post précédent je vais mettre plusieurs vidéos. Tout d'abord, je vais rendre un hommage simultané et appuyé à Bob Mould et Grant Hart en mettant deux morceaux de leurs faramineux premiers albums solos. Si vous êtes un peu mélomane, je pense que vous allez ressentir la qualité des deux extraits.
Bob mould : "Whishing Well", précédé du très mélodieux "Sunspots".

Grant Hart : "All of my senses" Du grand (H)Art. Ça me fait frissonner à chaque fois.

Et puis j'ai dit que la reprise de "Wonderwall" par Ryan Adams était bonne Je la mets donc.

Des années importantes.

Je ne vais pas m'attarder sur les souvenirs de "These important years" ( de 20 à 25 ans) qui me lient à Hüsker Dü, mais souligner l'importance de ce groupe. Sans eux, pas de Nirvana, pas de Grunge. Ils préparent la sortie de tout en beauté ! En 1987 sort le mirobolant "Warehouse : songs and stories". A l'époque Bob Mould et Grant Hart, les deux compositeurs du groupe, ne se parlaient presque plus, comme les Beatles à celle de l'Album Blanc. "Warehouse..." ressemble d'ailleurs au "White Album", le génie y avance par saccade, en ordre dispersé. C'est le testament du groupe Hüsker Dü. Il était temps, ils ont failli y passer tous les deux. Suite à cela, Hart et Mould vont prendre une bonne bouffée d'air frais et sortir chacun de leur coté un chef-doeuvre : "Workbook" pour Mould, "Intolérance" pour Hart. Pour Mould c'est un album presque heureux, guéri du bruit d'Hüsker Dü, acoustique avec des compos chiadées au possible. Hart de son coté nous livre une recherche sur les fondamentaux du Rock-Indé, il invente, recrée, trouve des perles rares.
Cette éclaircie ne va pas durer et dès l'album suivant, Mould renoue avec ses démons auto-destructeurs et nous gratifie de "Black Sheet of Rain" un album totalement déprimant. Hart va tenter l'aventure en groupe avec Nova Mob et ça sera génial, mais il ne dépassera pas le statut d'auteur culte. C'est Cobain qui ramassera la mise. Et la balle.
Alors, voici la version originale de "Black Sheet Of Rain". Bon Courage. Et puis, après une reprise par un petit gars très doué dans cet exercice (écoutez celle de "Wonderwall" d'Oasis").