dimanche 19 août 2012
Le désespoir multiplié par deux, ça donne quoi ?
J'ai quelques obsessions musicales. L'une d'elles est la souffreteuse Karen Carpenter, chanteuse, batteuse et compositeur du duo qu'elle formait avec son frère, les Carpenters. On peut croire, au premier abord, que ses chansons sont de mièvres ritournelles calibrées pour faire pleurer dans les chaumières XXL américaines. Pas du tout, ce sont de vraies lamentations désespérées qui traduisent un profond malaise qui ira croissant jusqu'à la fin tragique attendue. Mélancolie, anorexie mentale, tendances autodestructrices et suicidaires, elle avait tout ça bien plus que de supposés cinglés comme Lou Reed et Iggy Pop. Résultat, quelques chansons poignantes d'un lyrisme triste, imparables pour qui se dit un peu sensible. Ci-dessous deux reprises des Carpenters par des artistes venus d'horizons complètement différents.
D'abord, "Close to you" par Bobby Womack, La chanson est longue et il faut se farcir l'habituel discours d'intro de Womack avant qu'elle ne démarre vraiment. Mais la musique est très douce, très touchante et ce qu'il dit est loin d'être con, alors...(il parle de la limite entre ce qui est "commercial" et ce qui ne l'est pas, avant d'exploser cette limite avec une soul généreuse.)
Encore en-dessous, les Sonic Youth, groupe indie qui pourrait sembler aux antipodes des Carpenters, payent leur tribut à Karen en reprenant "Superstar". Je n'aime pas les Sonic Youth, mais je ne dirais jamais que Moore, Gordon et consort ne sont pas intelligents. Ils le sont suffisamment, en tout cas, pour faire de bonnes reprises de bonnes chansons et ainsi, d'où ils sont, réhabiliter en partie des œuvres méconnues ou mal-connues (celle de Robert Palmer aussi, par exemple).
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire