mercredi 29 août 2012

Dur à avaler.

Paul Weller est un génie. Seul en Angleterre à l'époque (d'autres allaient suivre), il a su insufflé à sa musique les beautés de la grande Soul américaine et de son lyrisme. La tristesse, et la joie de chanter cette tristesse. La preuve ci-dessous. On dirait que cette chanson est un classique oublié du catalogue de la Tamla.. A noter : la vidéo est à chier.
Je dédie ce morceau à une amie.
"J'ai du avaler la pilule la plus amère..."

lundi 27 août 2012

Voyelles qu'on sonne à tort et à travers

Arthur Rimbaud a fait beaucoup de tort à la Poésie. Ce qu'il écrivait étant très jeune était plutôt bon, et puis est venu ce qu'il appelait lui-même "le dérèglement raisonné de tous les sens", et là, comme de juste, il est devenu dingue. Comme sa Poésie, qui a tenté d'ériger l'hermétisme et la puissance supposée de l'"Image choc" au rang d'Art. Ses textes n'ont plus rien signifié du tout et ont cependant marqué nombre d'esprits forts qui y ont vu là le comble de la Poétivité (ne riez pas, en Stylistique moderne, ça existe) qui ont mis dès lors un point d'honneur a pratiqué la Poésie à grands coups d'obscurité et de non-sens validé par l'incompréhension suscitée chez le lecteur. Ça a donné les Surréalistes (il a parfois fait bon y passer et en sortir), Le Grand Jeu, René Char et tant d'autres. Bousculer la Rhétorique n'est pas un mal si on trouve son propre rythme, mais la Poésie reste un Chant, et un Chant pour tous, même s'il demande quelques préparations et un peu de pratique d'écoute. Voici un sonnet très connu de Rimbaud " Voyelles". Je vais mettre en gras tout ce qui n'a aucun sens, ni pour nous ni pour Rimbaud lui-même. Ca détonnait, ça faisait du boucan, c'est tout. Lire à ce sujet "Les Fleurs de Tarbes ou la Terreur dans les Lettres" de Jean Paulhan. Il ne fait aucun doute que Rimbaud était un "terroriste", le premier à ce point, paroxystique déjà, et qui sonna la fin de l'intérêt d'un public vaste pour la Poésie et sa captation par les Avant-gardes et leurs élites suivistes et fanatiques.
 Voyelles
A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

Golfes d'ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges ;
- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux !
C'est sur, ça fait du bruit. C'est chic et choc. Mais ça chante peu et mal et au final c'est n'importe quoi. Ce n'importe quoi qui tient lieu de Poésie dans l'esprit de beaucoup de gens, avertis ou pas..

dimanche 26 août 2012

Hypermnésie. Pour le pire...

Enfant perdu, blessé, maltraité. Enfant trop aimé, malmené, triste comme un enfant ne devrait jamais l'être. Qu'est-ce que je DOIS faire ? C'est une question bien lourde pour un enfant. Elle est venue en même temps que moi et, finalement j'ai échoué à faire ce que je devais ou plutôt, j'échouais sans fin. Jusqu'à la fin. Car même si la question a continué de se poser, il y eut une fin. Relative et absolue, qui me laissa hanté à jamais, intranquille, assommé de culpabilité, moribond. Est ce qu'on se remet de son enfance ? Tout dépend de la fidélité qu'on pense devoir lui accorder. On devrait passer, transiter de l'enfance à l'adolescence puis à l'âge adulte. L'oubli est une bonne chose qui se fait sans trop d'effort. Impossible d'oublier ce qui vous a marqué dans le vif et construit, de travers, mais construit. Alors, ça doit être squeezé, laissé de coté ; c'est toujours là, brûlant, mais il faut faire avec. Et c'est encore une question d'obligation qui se pose, de ce que je dois faire pour survivre, de ce que je me dois. Encore des question bien lourdes. Et bien gourdes aussi. Les enfants dégourdis font les adultes libres. Les peureux, les ensommeillés, les faibles, les envieux font d'excellent gardiens de toutes sortes de prisons. Etant gamin, j'ai développé un goût pour Julien Clerc, et, sans le savoir, pour Etienne Roda-Gil, son parolier de l'époque. J'aimais " La Cavalerie", "Le patineur", "Elle voulait qu'on l'appelle Venise", "Niagara"... Et puis, au tournant des années 80, après sa brouille avec Roda-Gil, il a sorti deux titres qui m'ont touché même s'il sont un peu mièvres. Ca tenait à mon enfance
 A noter, et c'est d'importance pour moi, que Gainsbourg apparait dans le clip. Et aussi, ce simple fait, Julien Clerc est vraiment très beau.
"Avec mon coeur de Rocker, j'ai jamais su dire je t'aime
Oui mais Maman j't'aimais quand même, comme personne t'a jamais aimée..."

Et puis ça aussi, ça balance bien. Un bon Boogie Woogie.

 En-dessous, c'est d'Alfred de Musset, dont presque tout le monde se fout de nos jours alors que c'est vraiment très bien.
Tristesse

J'ai perdu ma force et ma vie,
Et mes amis et ma gaieté;
J'ai perdu jusqu'à la fierté
Qui faisait croire à mon génie.

Quand j'ai connu la Vérité,
J'ai cru que c'était une amie ;
Quand je l'ai comprise et sentie,
J'en étais déjà dégoûté.

Et pourtant elle est éternelle,
Et ceux qui se sont passés d'elle
Ici-bas ont tout ignoré.

Dieu parle, il faut qu'on lui réponde.
Le seul bien qui me reste au monde
Est d'avoir quelquefois pleuré.

C'est quoi la Vérité ? C'est ça " Dieu parle, et il faut qu'on lui réponde". Et aussi ça : la plupart des hommes répondent mal, ou pire, ils  ne savent même pas parler

samedi 25 août 2012

Delarue-Scott-Fait-Divers-People-Economie-Géopolotique

Jean-luc Delarue est mort. Tony Scott s'est suicidé. Les narco-trafiquants colombiens perdent en une semaine leurs deux plus gros marchés et sont sur les dents. C'est toute l'économie de L'Amérique du Sud qui risque à terme de sombrer dans le chaos. Le Pentagone a déjà mis au point un plan d'invasion préventive du Mexique. On vous tient au courant. Courez acheter des bouteilles d'eau et des conserves, ça va péter.

mercredi 22 août 2012

Funny Rock n' Roll thangs

Frank Zappa se demandait avec raison si "l'Humour appartient à la musique ?" C'est très difficile à faire mais quand ça marche, c'est étonnant et réjouissant. Voici deux groupes anglo-saxons et deux groupes français qui ont réussi magistralement à faire rire en (bonne) musique : Les Charlots, Zappa lui-même, Odeurs (de Ramon Pipin, ex-Au bonheur des Dames) et le Bonzo Dog Doo Dah Band (des potes des Beatles et des Monty Python). Les Odeurs sont vraiment de fabuleux musiciens. Allez, deux vidéos pour la route. Il existe aussi une solide tradition de musique noire américaine délirante. Deux exemples assez frappants (le deuxième surtout).

Un Tour = une Revolution

Monsieur Mélenchon est allé se ressourcer au Venezuela pour se remettre des campagnes électorales (et de la claque que Mme Le Pen lui a mise). Le Venezuela est une semi-dictature, basée sur la richesse pétrolière, le clientélisme, le népotisme et une corruption généralisée. Il a l'air d'avoir trouvé ça très bien et il appelle ça "la réalité", telle qu'il voudrait qu'elle s'applique par chez nous. Et il apostrophe, il vaticine, il interpelle Monsieur Hollande à la deuxième personne du singulier " Hé François...", genre "Camarade égaré...". Nous sortons de cinq ans de bouffées de délire très pures, très angoissantes. Serait-il possible à Monsieur Mélenchon de cesser de délirer à son tour, d'employer un ton moins boursoufflé, des formules moins outrancières, et finalement, de cesser de nous imposer son trip néo-Stalinien à la mode Chavez ? Les cons, ça osent tout, c'est même à ça qu'on les reconnait, on le sait depuis Audiard. A gauche, Mélanchon a l'air décidé à ne laisser à personne d'autre que lui le privilège de porter au plus haut l'étendard de la connerie. Jean-Luc (je vais me gêner), baisse d'un ton, il y a suffisamment de porte-drapeaux avec un "C" majuscule qui s'époumonent à droite ; et mieux encore : tais-toi. " I drive a Rolls Royce cos' it's good for my voice... But you won't fool the children of the révolution.."

dimanche 19 août 2012

Le désespoir multiplié par deux, ça donne quoi ?

J'ai quelques obsessions musicales. L'une d'elles est la souffreteuse Karen Carpenter, chanteuse, batteuse et compositeur du duo qu'elle formait avec son frère, les Carpenters. On peut croire, au premier abord, que ses chansons sont de mièvres ritournelles calibrées pour faire pleurer dans les chaumières XXL américaines. Pas du tout, ce sont de vraies lamentations désespérées qui traduisent un profond malaise qui ira croissant jusqu'à la fin tragique attendue. Mélancolie, anorexie mentale, tendances autodestructrices et suicidaires, elle avait tout ça bien plus que de supposés cinglés comme Lou Reed et Iggy Pop. Résultat, quelques chansons poignantes d'un lyrisme triste, imparables pour qui se dit un peu sensible. Ci-dessous deux reprises des Carpenters par des artistes venus d'horizons complètement différents. D'abord, "Close to you" par Bobby Womack, La chanson est longue et il faut se farcir l'habituel discours d'intro de Womack avant qu'elle ne démarre vraiment. Mais la musique est très douce, très touchante et ce qu'il dit est loin d'être con, alors...(il parle de la limite entre ce qui est "commercial" et ce qui ne l'est pas, avant d'exploser cette limite avec une soul généreuse.) Encore en-dessous, les Sonic Youth, groupe indie qui pourrait sembler aux antipodes des Carpenters, payent leur tribut à Karen en reprenant "Superstar". Je n'aime pas les Sonic Youth, mais je ne dirais jamais que Moore, Gordon et consort ne sont pas intelligents. Ils le sont suffisamment, en tout cas, pour faire de bonnes reprises de bonnes chansons et ainsi, d'où ils sont, réhabiliter en partie des œuvres méconnues ou mal-connues (celle de Robert Palmer aussi, par exemple).

vendredi 17 août 2012

Dylan, Harper - Thieves like us

J'ai pour habitude de dire que c'est Bob Dylan lui-même qui a fait les meilleures versions de ses chansons. Je connais au moins une exception, sous réserve de n'avoir pas entendu toutes les versions live de celle-ci par Dylan, c'est "Girl from the north country" interprétée par Roy Harper. Je la mets ci-dessous (en plus, il fait un joli speech d'introduction). Encore en-dessous, une vidéo du fabuleux "Hallucinating light", signée du même Harper. A un moment donné il fout de l'écho dans sa voix, balance des petits gimmicks de guitare électrique plein de feeling, et là, on décolle avec lui. On a beaucoup glosé sur Jeff Buckley, c'est pas mal, c'est vrai, mais les songwriters de plus grand talent sont légions dans les Sixties et les Seventies, à commencer par son propre père, Tim. Il y a aussi Emmit Rhodes, Roy Ayers, Nick Drake, Syd Barret, Duncan Brown, Harry Nilson, Warren Zevon, John Martyn etc, etc, etc, et donc, Roy Harper. Ainsi, voici deux chansons bouleversantes. En bonus track (c'est la mode), une excellente version de "Like a rolling stone" par Spirit, groupe américain sous-estimé de nos jours, voire simplement oublié, et c'est dommage. Roy Harper Spirit. Le Leader s'appelait Randy California. Quel nom à la con !

mercredi 15 août 2012

Crazy Drum-Machine

Dans le genre batteur de rock cinglé, je connaissais Keith Moon des Who ( il va falloir que je parle des Who un jour car ces mecs sont inouïs ) et Animal du Muppet Show. Et puis je suis tombé sur lui en surfant sur Youtube. Quel fêlé ! Ah, purée, j'ai ri de bon coeur. La chanson est de ZZ top à la base mais ça n'a aucune importance. Les deux autres, mentionnés plus haut, sont assez gratinés, la preuve. "Just my kind of woman !"