samedi 10 juillet 2021

Burgalat en pleine zone de confort.

Ce qui fait que le dernier Burgalat est relativement moins bon que les précédents c'est que le chanteur/compositeur y est trop facile, et qu'il y fait un peu le malin, maintenant qu'il a trouvé ses trucs, ses gimmicks. Dans les albums d'avant cette sécurité nouvelle, l'incertitude et la prise de risque étaient constantes et débouchaient sur des beautés surprenantes et originales, grâce aux paroles chiadées, aux suites d'accords inédites et à sa voix peu sûre, limite brisure. Cette magie a disparue, le confort règne, l'album va se vendre, il est comestible par le plus grand nombre. C'est un peu vachard de reprocher ça à Burgalat, car il a travaillé d'arrache-pied pour arriver à un peu de confiance en soi et il mérite son succès. Certes, mais, faire avec c'était mieux que faire le malin, et ici, la recette remplace la maestria du cuistot. C'est comme son ami Houellebecq, il n'aurait jamais du avoir un tel succès, ça l'a flingué comme écrivain. Il faudrait tout recommencer, faire un pas de côté et repartir à zéro. C'est impossible. Le star-système médiatique avale tout et recrache tout en purée sans odeur ni saveur. Il bloque, arrête, stoppe et on devient sa propre caricature, Guignols de l'info ou pas. Créer demande une part de silence, un léger déplacement qui ne mette pas dans la lumière mais favorise l'ombre et ses mystères comme matrice de ce qui vient au jour, un jour un peu blême, sans soleil aveuglant, sans applaudissements, un jour parfait qui mérite l'oubli.

Alors, Burgalat facile et moins bon que son modèle, ici Michel Legrand. Burggalat risqué, à la recherche d'harmonies inouies, éclatant son modèle, ici Burt Bacharach. Enfin, Burgalat rendant hommage et sublimant son modèle, ici Smokey Robinson. Impossible, pas Smokey ! Ecoute !

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