C'est incroyable. Le nombre de gens qui, en leurs profondeurs, souhaite que vous échouiez. Oh, ils ne vous connaissent pas beaucoup, ils ne savent pas vraiment ce que vous essayez de faire mais ils n'attendent qu'une chose : que vous vous cassiez la gueule. Ca fait tellement plaisir de voir quelqu'un qui essaye de respirer un peu mieux, un peu plus haut, de le voir se noyer et retourner aux profondeurs du bourbier dont nous venons tous et dont nous peinons à nous extraire. La lumière, la sortie, la percée ne sont pas la règle mais l'exception. Ca pédale fort dans la choucroute, les miasmes, la dépravation, la haine de soi et des autres, alors si y'en a un qu'a tenté l'échappée et que la voiture-balai peut le ramasser crachant et suant la pitié, on va pas se gêner. On va se charger de le remettre dans le droit chemin. En fait, c'est surtout à ça qu'il faut apprendre à "résister", à la hargne, non pas des cons, mais des gens proches de vous qui, au fond, ne vous aiment pas, pas au point de souhaiter que vous les dépassiez, même d'un cheveu. Ca, ça use vraiment.
Je dis pas que je suis pas comme ça. J'en ai une volée de haine, moi aussi. Mais j'aspire, et je sais ce que c'est d'aspirer. C'est dur, c'est costaud et ceux qui y arrivent ne me dégoûtent pas, en général je les admire. Prenons un mec comme ça, que j'admire : Paul Weller. Je l'ai trouvé souvent génial, souvent très bon, parfois juste passable mais là, je suis sûr de moi, son dernier album est ce qu'il a fait de mieux depuis dix ans. Alors je continue de l'admirer et surtout je lui voue une gratitude sans fin. Car, s'il réussit, moi aussi, avec lui. Ecoutez "Fat pop" de Paul Weller, c'est mon conseil judicieux de l'année. C'est sain, c'est beau et essayez donc de lâcher deux trois pesos pour ça. Et cessez de parler football, ça rend con.
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