dimanche 30 mai 2021

In Da Face !

Daft Punk, out ? Electrauma ? Non, bon débarras. Je dis pas que c'était mieux avant. Je dis pas que c'est mieux ailleurs. Je dis que, dans le genre, il y a mieux, plus valide. De quelle autorité supérieure me réclamé-je pour pérorer de la sorte ? Aucune, la mienne et elle n'est pas supérieure, elle procède juste d'une expérience suffisante, de choix esthétiques assumés et des fourmis dans les pieds quand j'entends certaines musiques. Ca suffit pour déboulonner des statues qu'en vérité je ne trouve pas ineptes, enfin pas complètement. De la mémoire, de l'intelligence, du ressenti. On n'a besoin que de ça pour avoir des avis en matière d'Art (petit ou grand, officiel ou marginal) Ce qui suit est "The right stuff", plus frais pour l'éternité, incompréhensible à ceux qui n'ont pas le groove dans le corps (et ce n'est nullement une affaire de couleur de peau), original pour toujours. On prend ça dans le bide, et c'est beau. Et puis, pour en revenir à ma personnde, j'ai une qualité, je prends très au sérieux le futile, ce qui paraît de peu d'importance aux yeux des universitaires, la sous-culture, et je m'y connais là-dedans. Je sais en extraire "la substantifique moelle" comme disait le père Rabelais qui aimait aussi la culture populaire de son temps.


mercredi 26 mai 2021

Paul Weller is back to business

C'est incroyable. Le nombre de gens qui, en leurs profondeurs, souhaite que vous échouiez. Oh, ils ne vous connaissent pas beaucoup, ils ne savent pas vraiment ce que vous essayez de faire mais ils n'attendent qu'une chose : que vous vous cassiez la gueule. Ca fait tellement plaisir de voir quelqu'un qui essaye de respirer un peu mieux, un peu plus haut, de le voir se noyer et retourner aux profondeurs du bourbier dont nous venons tous et dont nous peinons à nous extraire. La lumière, la sortie, la percée ne sont pas la règle mais l'exception. Ca pédale fort dans la choucroute, les miasmes, la dépravation, la haine de soi et des autres, alors si y'en a un qu'a tenté l'échappée et que la voiture-balai peut le ramasser crachant et suant la pitié, on va pas se gêner. On va se charger de le remettre dans le droit chemin. En fait, c'est surtout à ça qu'il faut apprendre à "résister", à la hargne, non pas des cons, mais des gens proches de vous qui, au fond, ne vous aiment pas, pas au point de souhaiter que vous les dépassiez, même d'un cheveu. Ca, ça use vraiment.

Je dis pas que je suis pas comme ça. J'en ai une volée de haine, moi aussi. Mais j'aspire, et je sais ce que c'est d'aspirer. C'est dur, c'est costaud et ceux qui y arrivent ne me dégoûtent pas, en général je les admire. Prenons un mec comme ça, que j'admire : Paul Weller. Je l'ai trouvé souvent génial, souvent très bon, parfois juste passable mais là, je suis sûr de moi, son dernier album est ce qu'il a fait de mieux depuis dix ans. Alors je continue de l'admirer et surtout je lui voue une gratitude sans fin. Car, s'il réussit, moi aussi, avec lui. Ecoutez "Fat pop" de Paul Weller, c'est mon conseil judicieux de l'année. C'est sain, c'est beau et essayez donc de lâcher deux trois pesos pour ça. Et cessez de parler football, ça rend con.

lundi 10 mai 2021

Christophe, toujours le mort aux dents.

Aujourd'hui, soleil. Soleil que voilent de temps en temps des nuages gris épars chargés d'eau. La rivière qui coule doucement. Une lumière douce. Un enterrement. D'abord le corbillard, seul devant l'église, les gens à l'intérieur. Au retour de la promenade, le cortège vers le cimetière, puis, après les courses, je vois les gens (à peu près mon âge pour la plupart) autour de ce que j'imagine être le trou de la tombe. Pas de tristesse. C'est normal. A part pour les très proches des défunts et les morts qui sont adulés, les enterrements ne sont pas tristes. Ils sont plutôt joyeux même. Après que le Mort a saisi le Vif, la Vie reprend le dessus. Le Temps passera, l'oubli fera son travail, nous sommes de passage. Les créateurs, eux, laissent des traces, des oeuvres vives après leur passage. C'est leur privilège, leur but, leur défi. Christophe est mort il y a plus d'un an maintenant et j'en suis attristé, encore. Le monde est moins beau sans lui. Mais ses chansons parlent pour lui et sa voix ne s'est pas complètement évanouie. Je vais même vous la faire écouter. Il avait ce chic de faire vivre des parfums, des ambiances, des époques. Il naviguait dans le bleu du Blues, dans le rouge de l'Italie, le rose de ses chemises de soie, toujours aux arrêtes de la Nuit, baigné d'ombre lumineuse. Je l'écoute et je communie avec lui dans la religion bizarre du Rock n' Roll qui exorcise la blessure et sa joie. Ce qui compte vraiment c'est d'écouter, d'écouter, ensemble ou séparemment, par delà la Mort. Ce qui compte vraiment c'est qu'il y ait un pont, de le traverser et d'y penser un chouia au moment ou ça se passe. Alors, Christophe, ça va aujourd'hui ?