samedi 31 octobre 2020
Rock et Poésie : essais viables.
lundi 26 octobre 2020
Le Rock et la Poésie. Brève rencontre, gros dégâts.
Qu'est ce que le Rock n' Roll ? Qu'est ce que la Poésie ? Il y a-t-il de la Poésie dans le Rock ? Encore un mystère de première bourre à éclaircir pour Oncle Rock, lui-même rocker, danseur et néanmoins poète.... Z'allez voir, ça va pas traîner, j'ai ma petite idée sur la question. J'affirme que le Rock est l'arrivée à la conscience mondiale du cri infini de révolte poussé par un écrivain français contre tout ce qui finit et en particulier l'Amour. Le Rock a un père et un seul, et il est poète : Arthur Rimbaud. Le Rock est un râle à peine articulé qui s'élève "contre" et à fond. CONTRE la finitude, et POUR l'éternité. C'est une illumination sans cesse réitérée, un orgasme dans lequel on se perd. En ce sens, Rimbaud et le Rock sont d'essence psychotique, ils veulent jouir ad vitam aeternam, ce que la psychose met en pratique. Alors, à coup de "contre" poussé à incandescence, on meurt jeune, beau et triste comme un soupir qui viendrait achever le hurlement. Le Rock, comme la poésie de Rimbaud, c'est furieux et ça va pas chercher loin, on en reste à des balbutiements, des borborygmes. Ca ahane et ça vitupère, guère plus. C'est court ? C'est exact, mais c'est hyper-puissant. Ca a une patate d'enfer (comme "la Saison", comme la jeunesse) et ça emmène tout sur son passage, y compris les auteurs. Rimbaud a lâché l'affaire Papa/Maman, la bonne et moi avant d'y passer et les rockers vont dans le mur à toute vitesse. Ceux qui ne meurent pas jeunes sont simplement plus bourreaux que victimes, c'est la seule différence et elle est de taille. Elle permet la vie, une vie de traviole, à peine vivable, rude, mais une vie, on dira, "moderne". Oui, le rock, c'est moderne, comme la poésie de John Rimbaud, dont nous sommes les héritiers essoufflés et tyranniques. Voici quelques exemples de tentatives de mariage un peu conséquent entre le Rock et la Poésie. C'est bien, c'est sûr et certain mais il ne faut jamais perdre de vue que le poème rock ultime, indépassable, définitif, c'est "Louie, Louie". Le reste c'est de la branlette intello, c'est joli, mais c'est de la branlette intello. Sur ce je vous laisse à votre onanisme généralisé, même à deux, trois, etc, etc...et allonz-y les coeurs !
vendredi 16 octobre 2020
Le Punk est mort mais son cadavre bouge encore.
Je ne vois aucune raison valable de ne pas écouter maintenant Shame, Viagra Boys, Slaves, comme j'écoutais jadis les Clash, les Jam et les Pistols. La même rage éternelle, la même colère, la même envie d'être écoutés, aimés et haïs les animent. Certes les uns ont connu leur heure de pertinence historique et les autres sont une partie du catalogue vintage de la post-Histoire MAIS, il faut vivre avec son temps et, l' authenticité des seconds est indéniable, la qualité étant au rendez-vous, égale. Duplication n'est pas ici duplicité. Alors, allons-y gaiement, farouchement, et à fond. Je parlerai douceur un autre jour. Alors, dans l'ordre : Shame, Slaves, Viagra Boys.
mercredi 14 octobre 2020
Mark E. Smith. Portrait en saint laïc
Le Rock n' Roll compte beaucoup de martyrs, quelques prophètes mais peu de saints. En voici un. Mark E. Smith du groupe The Fall (on n'ose pas dire "leader" ou "chanteur"), est au-delà de toute considération, normale et habituelle de bon goût, de propreté, de note juste, de sens même. Touché par une Grâce sévère car laïque il plane au-dessus (et aussi au-dessous) de nous, sans plus de préoccupation esthétique que d'être là où il est et en même temps, à coté, créature de miséricorde, de bonté et de beauté. Sur un tapis de Rock impeccable, qu'il survole en Ange tout terrain, il a besoin de deux ou trois micros, d'un haut-parleur miniature, de trifouiller les amplis des musiciens, d'arpenter la scène d'un pas rythmique et nonchalant pour nous faire sentir tout son abandon et toute sa présence, uniques et bienfaisants.
Ils ne sont pas nombreux comme lui. Et moi qui crois au Rock n' Roll plus qu'en n'importe quoi d'autre, je relève les noms rares de ceux que je pense être à ce niveau :Robert Wyatt, Alan Vega, Daniel Johnston, Grant Hart, Marvin Gaye, Stevie Wonder. Voilà c'est à peu près tout. Si vous en voyez d'autres faites-moi signe, je les rajouterai à cette courte liste.
Les albums de The Fall sont généralement bons mais les épiphanies, les messes ou s'accomplissaient les miracles et les prodiges, ce sont les concerts. Regardez celui qui suit, laissez-vous aller, riez, pleurez. Tout pendant qu'il est là, Mark E Smith vous protège de sa présence tutélaire et magique. Vous ne voyez là qu'un alcolo qui glapit ? Il vous sera beaucoup pardonné, pauvre pécheurs ! Vous aurez les mains pleines, innocents !
mardi 13 octobre 2020
Rions un peu en attendant le résurrection de Johnny Hallyday.
A suivre deux trucs rigolos, ce qui va changer des éloges funèbres. D'abord un foutage de gueule en bonne et due forme du Math Rock par Robert Pollard et son groupe de gunslingers inoxydables, Guided by voices. Ensuite un sacrilège de Bill Callahan qui ose tout au début de sa chanson triste "Pigeons". Énorme et poilant