lundi 29 avril 2019

Jean Pierre Marielle et ses deux nénettes.

Jean-Pierre Marielle était un grand acteur qui excellait dans les rôles de beaufs queutards et idiots que Joël Séria lui taillait sur mesure. Une grande gueule, de grandes mains et peur de rien, surtout pas des conneries, voilà ce qui était sa marque de fabrique. C'est comme ça qu'on le préfère Marielle : hâbleur et libidineux, le marcel bien ajusté aux pecs, vulgaire jusqu'au sublime, enfin, je crois que c'est ce qui restera le plus dans la tête des gens et la mienne. Bertrand Blier et Georges Lautner l'ont également bien utilisé. Je pense que dans la vie il était charmant et tendre et qu'il aimait profondément les décalés (il se définissait lui-même comme un "trainard" et "un cancre"), la bouffe et le vin, les bêtises "hénaurmes" et ses amis Carmet et Rochefort. Pas un registre super-étendu mais un style inimitable.
Il a essayé à plusieurs reprises de faire étalage de son talent, avec bonheur chez Sautet, Monnet ou Verhaeghe, avec emphase chez Corneau (m'enfin, que faire au cinéma du janséniste Quignard à part des conneries boursouflées?)
Le voici à l'aise et inimitable, sans équivalent dans ce monde, dans deux extraits de films de Joël Séria.
"Charlie et ses deux nénettes"

"Comme la lune".
La complicité qui le liait à Carmet est évidente dans l'extrait suivant de "Plus ça va, moins ça va" de Michel Vianey. Il s'épaule l'un l'autre et se hissent à l'aise vers la facilité et le bonheur d'être un acteur.
Vous n'avez jamais vu Marielle jouer un flic timide ? Voilà.

Je lui rend un hommage tordu via cette chanson de Warren Zevon :"My shit's fucked up". Je pense à Marielle mourant "des suites d'une longue maladie" comme on dit. Un cancer, comme pour Zevon, qui a sorti cette chanson un an avant de disparaître. Je l'imagine agonisant, soufrant et souriant. Pour deux raisons : parce que ça va m'arriver un jour et parce que ça arrive à tout ceux qu'on aime et qu'il FAUT les voir aussi comme ça.
Warren Zevon : "My shit's fuck up". ' Comprenez quand la merde va plus c'est que ça va plus du tout, du tout. Zevon me manque, maintenant Marielle va me manquer. Heureusement, leur métier c'était de faire trace. De vaincre un peu notre maître bien aimé : l'oubli.


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