France Gall est décédée. Il y a longtemps j'ai mis sur ce blog un post qui est assez consulté. J'y parle de "l'affaire des Sucettes" et je me pose des questions sur le fait que France dise n'avoir pas capté le sens "profond"du texte de Gainsbourg. Ouais. Qu'importe au fond que France Gall ait compris ce qu'elle chantait, la chanson est tellement bonne qu'elle balaye tout sur son passage et renvoie les hommes et les jeunes filles à leur incessant jeu de billard à trois bandes amoureux. Elle avait eu du pif de choisir Gainsbourg et sa "Poupée de cire, Poupée de son"; lui avait senti le coup fumant et la trouvait "épatante". Et elle l'était. Quel charme délicieux de Lolita made in France (c'était dans l'air du temps et c'est une chose que Sheila n'avait pas, ni Hardy) ! Quelle perverse douceur ! Quelle candeur évanouie au premier contact ! Alors les questions persistent st signent sur la jolie blonde et on se demandait, à l'époque (et maintenant encore) quels tours de prestidigitation sexuels se cachaient derrière son visage enchanteur de poupée blonde aspirant à se faire gentiment démantibuler ? Ah tout est possible, tout est imaginable à qui sait écouter (merde, en plus elle sortait avec Cloclo quand même !) !
De 1963 à 1968 l'intégralité de sa production est BONNE. Contrairement à ce crétin d'Halliday, elle fit appel à des compositeurs et auteurs français qui laissèrent leurs neurones fonctionner et lui firent un répertoire sur mesure lui donnant une image d'écolière avertie et ingénue, au choix. Tout ce que le Landernau musical comptait de pointures pop à écrit pour France Gall et il est notable que pas mal de ses chansons prêtent à une interprétation suggestive, sont équivoques, à double sens et pas seulement "Les sucettes". Des exemples ? Il y en a tant...l'embarras du choix les amis, allez zou, au bonheur des hommes !
Coquine, va ! Le reste, tout le reste est BON. En 1968 ça commence à tourner vinaigre mais on trouve quelques perles comme celles-là, arrangée pour la première par le génial dilettante David Whitaker. France a mûri, elle se cherche. Des fois elle trouve. Pour la deuxième chanson les paroles sont de Jacques Lanzmann, rien de moins.
Il y a même un titre qui éclaire d'une lumière étrange son rapport aux mots qu'elle chante (ou pas).
Voilà une candeur bien remplie de sous-entendus que tout le monde comprend, y compris la chanteuse. Après toutes ces aventures dignes d'une courtisane un peu au courant des choses de la vie, elle va tomber sur Michel Berger en 1973 qui lui composera une série de hits imbattables qu'elle défendra avec ardeur et un succès qui ne se démentira pas. Mais c'est une autre histoire...que j'aime moins.
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