lundi 30 octobre 2017

Joe Henry is alive and well (et amoureux).

Lui, je le découvre et il me bouleverse. Il chante quelque chose que je crois : l'amour est suffisant. Je dédicace pompeusement ce morceau à Danielle Darrieux. Et la femme que j'aime.... ??? Elle n'est pas loin.

Danielle Darrieux était Rock.

La liste des morts tristes de personnes importantes pour moi est trop longue pour que je la dresse de manière exhaustive. Prenons le temps de rendre hommage à Danielle Darrieux, une des plus belles actrices de l'histoire du cinéma. Cette femme, c'est un miracle. Elle m'a toujours donné envie de la ravager du bout des pieds à la pointe des cheveux. Comment voulez-vous, avec de pareils animaux sauvages en liberté, ne pas se retrouver dans la peau de ce pauvre Harry Weinstein, victime de l'emprise de fer que les femmes ont sur nos désirs, sur nos érections, minables petites érections si nécessaires ? Voyez dans la première vidéo ci-dessous comme elle dégage un naturel d'impératrice inflexible des émois masculins. Dés qu'on la voit apparaître il ne s'agit plus que d'une chose, deux, pardon, l'embrasser et la baiser. Dans la joie, la fougue, la brutalité et la bonne humeur. Nous, les hommes, ne sommes rien, le cul de Darrieux est tout.

Et quand il s'agit d'amour vient notre misérable revanche. Elles sont réellement nôtres, on les tient à notre tour, celles qui nous martyrisent, nous violentent. Et c'est un miracle qui nous transporte loin, elles et nous, dans un état unique qui est tellement puissant qu'on ne sait plus vraiment qui est qui et qui fait quoi. Mais, il faut se rappeler l'ordre des choses : c'est nous qui bandons et ce sont elles qui nous font bander. Elles ont la première place, la prééminence, le pouvoir. Toujours. Le cinéma, fait par des hommes, ne tient que là-dessus. Iggy Pop appelle ça le "Pussy power".
Un extrait de "Madame de" du très (trop ?) brillant Ophüls ou la naissance d'un amour, d'une prison qui libère. Darrieux est adorable et torride, invincible prête à rompre, irrésistible à tomber à genoux. Une femme. Nous ne sommes que des pantins, d'accord avec Pierre Louÿs

Je pense aussi au gros Antoine "Fats" Domino qui est mort lui aussi. C'était le plus chaloupant des rockers, bonne pâte, gentil, swing. Ces trucs sont inimitables, ses gimmicks imparables. Ca balançait sévère à la Nouvelle Orléans, bastion imprenable du cœur au noir de l'Amérique. Et, comme de juste, il chante la honte d'être l'esclave d'une femme intraitable.

lundi 16 octobre 2017

Comme à Gravelotte.

De bien mauvaises nouvelles tombent comme des grenouilles sur l'Egypte. Aprés Walter Becker c'est Grant Hart qui y est passé. On ne peux imaginer deux talents musicaux plus différents, voire opposés, n'empêche, ils étaient des maîtres chacun à leur manière.
Grant Hart avec son groupe Nova Mob dans les années 90.

Walter Becker avec son pote Fagen dans Steely Dan. Un de leurs morceaux que je préfère : "FM". C'est juteux de feeling.

Grant Hart avec Husker Du et donc Bob Mould, dans une de leurs plus belles chansons, issue de l'avant-dernier album du groupe. "Je ne veux pas savoir si tu es seul". Celle-là, il l'a toujours aimé

lundi 9 octobre 2017

Tom Petty's heart breaks.

Tom Petty est mort. C'est con, il vieillissait plutôt bien. Il a fait une crise cardiaque et son groupe s'appelait les "Heartbreakers"... George Lang n'en a pas parlé dans les Nocturnes cette semaine, ce qui prouve que RTL passe des émissions pré-enregistrées. Qu'est-ce que tu fous Georges ? J'espère que tu vas bien. Je mets quatre chansons de l'immense songwriter qu'était Petty, qui n'a rien à envier à Springsteen ou Randy Newman et qui avait toute l'amitié et le respect de Dylan (ils ont travaillé ensemble au sein des Travelling Wilburys).




Jeune et moribond à la fois. A jamais.

On dirait que je suis parti en vacances et que j'ai survécu. La Grèce. On dirait que j'ai vu "The Last Waltz" de Scorsese sur le Band, avec Bob Dylan, que c'est bien et pas bien à la fois. On dirait que je suis content que Dylan soit encore en vie. On dirait que je sens le vent de l'idiotie me frôler l'occiput, comme Charles Baudelaire. On dirait que Tom Petty est mort. Et Jean Rochefort. On dirait que c'est douloureux. On dirait que les frères Maël viennent de sortir un album somptueux. On dirait que c'est encore plus douloureux. Qu'ils n'ont pas la tête à rire. Enfin, plus. On dirait que je me souviens les avoir vus tout gosse dans le film "Rollercoaster", un navet des seventies qui enterre n'importe quel film américain actuel. On dirait que j'en ai marre et que je sens que je lasse les gens autour de moi. Encore une fois. On dirait que je ne vois pas d'autre chose à faire que de continuer ce blog étrange... On dirait "Stop". On dirait "Encore". En même temps, ou presque. On dirait que je m'apprête à partir. Ou à repartir... On dirait que je ne sais pas si c'est le début ou la fin. On dirait que je suis paumé. Et puis on se tairait parce que ça vaut peut-être pas le coup d'insister.



lundi 2 octobre 2017

Des Stones à Orval Carlos Sibélius, un même combat.

Même sur le tard on s'étonne. Heureusement, sinon ça serait vite torché, une question d'années qui passeraient comme des minutes. Jadis, je tombais sur "Heart of stone" des Rolling Stones et je m'étonnais, vite conquis. Là j'écoute l'album "Ordre et progrès" d'Orval Carlos Sibélius et le single "Coeur de verre" et je tombe des nues, bouleversé et conquis. Sur cette album il y a un contraste très fort entre des textes chantés en français qui charrient un épais désespoir et une musique pop-rock, qui n'a rien à envier au meilleurs anglo-saxons, qui a une énergie et une agressivité propre à son genre. Ce contraste est encore relevé par les mélodies aériennes du chant du bonhomme, ce qui finit de déboussoler et laisse, après plusieurs écoutes, sur le flanc, heureux et chamboulé. Je n'avais rien entendu de tel depuis Ariel Pink ou Deerhoof. C'est d'une grande beauté et d'une intelligence rare. De la vraie désespérance, du vrai rock, une vraie émotion, le tout empreint de post-modernité ( c'est à dire que "frais" et "pourri", c'est presque la même chose) sans chiqué, un truc d'époque, complètement actuel et qui restera.
Entre les Stones et Orval Carlos Sibélius, une trajectoire de vie, un essai non-transformée, une tentative, la mienne, qui laisse le coeur fragile comme de verre. Pourquoi non ? Et un étonnement constant.
Les Stones à leur meilleur : "Heart of stone".

Orval Carlos Sibelius à son meilleur : "Coeur de verre".