Dans les deux posts précédents j'ai évoqué Alex Chilton (à travers Big Star) et Elliott Murphy, deux grands auteurs-compositeurs-interprètes des seventies dont l'un est malheureusement décédé trop tôt et l'autre devenu culte, et donc resté confidentiel (Cf le nombre de vues de ses vidéos sur Youtube). Big Star n'a pas rencontré beaucoup de succès à son époque mais le groupe a été un peu remis à la mode grâce à la série "That's 70 Show", dont une de leurs chansons est le générique (Et pas une de Kiss comme ça aurait du l'être). Ce qu'ils faisaient étaient simplement génial et Chilton est resté jusqu'au bout un créateur et un expérimentateur d'exception.
Je mets "In the street", de Big Star.
La chanson précédente comence par ces mots : "Hanging out...."
"Hanging out", c'est également le titre de la chanson d'Elliott Murphy que je mets ci-dessous. C'est vraiment un grand songwriter et j'adore sa voix. Mais c'est Springsteen qui a été choisi comme messie du Rock n' Roll. Avant que les Sex Pistols n'arrivent et ne redistribuent complètement les cartes. Elliott Murphy est toujours en vie, tourne et il est toujours aussi bon.
vendredi 30 septembre 2016
Au boulot, Bruce !
Springsteen a sauvé l'Amérique. Plusieurs fois, même. Et l'Amérique a sauvé Springsteen. Au début des années 70, Bruce sortira une paire d'album plutôt bons qui n'auront pas le succès escompté par la maison de disque. Qu'importe, le Manfred Mann's Earth Band reprend un titre d'un des albums, le détériore, le simplifie, en fait une épopée dérisoire et ça devient un hit partout dans le monde.
Plus tard, avec l'album "Born to run", la maison de disque mettra au point un déluge de feu promotionnel sans précédent qui atteindra son but et Springsteen deviendra une superstar du Rock, au détriment d'Eliot Murphy, délaissé par CBS. Il le fallait si CBS voulait survivre, je veux dire, s'ils voulaient que la coke continue de couler à flots, que les petite pépées soient bronzées et les limos longues, intrigantes et aux vitres teintées.
Voici donc le belle chanson de Springsteen "Blinded by the light" et sa reprise intersidérale par le Manfred Mann's Earth Band. Springsteen parodie Dylan sans trop se mouiller vocalement, les autres...enfin, écoutez.
Plus tard, avec l'album "Born to run", la maison de disque mettra au point un déluge de feu promotionnel sans précédent qui atteindra son but et Springsteen deviendra une superstar du Rock, au détriment d'Eliot Murphy, délaissé par CBS. Il le fallait si CBS voulait survivre, je veux dire, s'ils voulaient que la coke continue de couler à flots, que les petite pépées soient bronzées et les limos longues, intrigantes et aux vitres teintées.
Voici donc le belle chanson de Springsteen "Blinded by the light" et sa reprise intersidérale par le Manfred Mann's Earth Band. Springsteen parodie Dylan sans trop se mouiller vocalement, les autres...enfin, écoutez.
Quand Springsteen bossait.
Bruce Springsteen sort son autobiographie. Je vais attendre la critique dans Rolling Stone (Edition US) pour savoir quoi en penser et je vous dirai.... Nan, en fait je m'en fous de l'autobio de Bruce, j'ai même pas lu celle de Neil Young, c'est dire... (J'ai lu celle de Pete Townshend par contre) MAIS il y a un CD qui va avec le bouquin et on y trouve des inédits, des morceaux de jeunesse du Boss et là, c'est plutôt intéressant, en particulier ce titre : "He's Guilty (the Judge song)". Les débuts de Springsteen étaient très prometteurs. Il a fait de bonnes choses mais n'est pas devenu le nouveau Dylan (qu'est ce que ça veut dire cette phrase ?), enfin, il est resté un ton en-dessous de ce qu'on avait cru qu'il allait donner. SOOOOOOL au lieu de LAAAAAAAAA. Bon, c'est une image. Alors sur ce CD il y a donc, entre autre, cet inédit qui date de Mathusalem et que je trouve excellent, aussi bon que du Big Star, que j'admire profondément. Voyons cela
Bruce Springsteen : "He's guity (the Judge song)"
Le son est crade, ce n'en est que meilleur !
Bruce Springsteen : "He's guity (the Judge song)"
Le son est crade, ce n'en est que meilleur !
dimanche 18 septembre 2016
Comme un homme.
Bonnie Raitt ? Comment dire ? Elle a pas peur du machin. Elle joue de la guitare comme un mec. Parce qu'elle a étudié le manche. Alors, elle sait quoi en faire, contrairement à pas mal d'autres bonnes femmes. Et c'est pas un nègre plus ou moins propre avec une grosse queue qui va lui foutre les jetons. Pour peu qu'elle ait envie, si tu as envie, tu vas avoir du répondant. Plus ça sent fort, plus ça glisse, mieux ça rentre. Seule équivalente encore en état de marche : Stevie Nicks (plus crade).
Même la pétasse d'Elvis Costello l'a repris ce truc-là (en le rendant mièvre, evidemment). C'est dire si ça leur parle, au fond du fond, aux gonzesses, être prises sans pitié.
Même la pétasse d'Elvis Costello l'a repris ce truc-là (en le rendant mièvre, evidemment). C'est dire si ça leur parle, au fond du fond, aux gonzesses, être prises sans pitié.
Running in the Eighties.
Dans les années 80, on portait des bombers, des Perfectos et des Doc Martens; on écoutait du Reggae mais pas du réchauffé, du vrai; on détestait presque toutes les années 70, Yes et Genesis (maintenant, quand j'y pense, quand j'étais petit, tout jeunot, La France, c'était le Paradis): on était romantiques et violents; on était bien coiffés et dessalés. on écoutait de la New Wave, les Cure et David Bowie; on était petits bourgeois et irresponsables; on était amoureux de filles superbes qui étaient plus ou moins gouines; on allait voir des films débiles de Lynch et Dante, et des chef-doeuvres de Luc Besson et Jean-Jacques Beneix (ah non, merde, c'est l'inverse); on était polis avec les vieux ("La quarantaine, t'vois...") sauf ceux qui écoutaient du jazz; on dansait sur du Funk électronique et des envolées de guitares lyriques qui clouaient au sol de puissance; on mangeait de la junk-food à tour de bras et des petits-déjeuners copieux les lendemains des fêtes, on reprenait pas à la bière comme les Punks; on écoutait nos profs et on les méprisait en même temps. Moi, j'aurais donné cher pour me faire sucer par ma prof d'allemand, une vraie sadique qui se prénommait Juta. Et moi encore, j'étais con, arrogant et prétentieux. J'ai baissé d'un ton mais fondamentalement, je suis resté le même. Le pire, c'est que certaines femmes aiment bien ce genre de branleur, et, pour le coup, je les ai faites chier aussi, comme j'ai fait chier le monde en général. J'étais (je suis?) un sale mec attachant. Moi, je pleurais en écoutant Prince; j'avais des problèmes, je me cherchais, je me suis trouvé, ça a été chaud; c'est moyen plus, quoi, "peut mieux faire". Vous êtes sûre, Madame ? Vous allez me sucer ? Moi, je crois que c'est rapé. Dans les années 80, il y avait de la bonne musique et moi, je l'écoutais, béat et enfièvré
Jesse Johnson : "Love Struck".
Killing Joke : "Requiem"
Jesus & the Mary Chain : "Just like honey".
Chaz Jankel : "You're my occupation."
Jesse Johnson : "Love Struck".
Killing Joke : "Requiem"
Jesus & the Mary Chain : "Just like honey".
Chaz Jankel : "You're my occupation."
Missing you, Mister David Bowie.
J'écoute Jean-Hugues Anglade sur RTL dire qu'il a du mal à faire son deuil de Prince. Je veux bien le croire et je pensais que ça allait être la même chose pour moi, mais non c'est Bowie qui me manque énormément et dont j'ai du mal à penser qu'il n'est plus là, avec moi, lointain mais à mes cotés. Cela tient certainement au fait que Bowie n'a jamais cessé d'être une force créatrice pertinente, contrairement à Prince qui avait tendance à s'enliser dans la surenchère et la redite (sur scène c'est autre chose, il a eu la ouache jusqu'au bout). Bowie m'a bousculé tout le temps, émerveillé sans cesse. Je vais mettre un titre de Bowie, non, deux; un qui date d'avant son premier disque chez Deram, il devait avoir 16 ans et c'est parfait, je dis bien parfait; un autre qui est sur son dernier album, flippant et aux petits oignons, et qui est parfait aussi. Bowie est un très grand artiste contemporain, tout terrain d'ailleurs.
Alors, quand Jagger et Richard vont mourir, putain, ce que je vais être mal, merde.
David Bowie : "I can't help thinking about ME".
David Bowie : "Lazarus.
The Rolling Stones en 1989. C'est à ne pas croire tellement c'est bon.
"Almost hear you sigh".
Alors, quand Jagger et Richard vont mourir, putain, ce que je vais être mal, merde.
David Bowie : "I can't help thinking about ME".
David Bowie : "Lazarus.
The Rolling Stones en 1989. C'est à ne pas croire tellement c'est bon.
"Almost hear you sigh".
mardi 13 septembre 2016
"Papa, raconte-moi l'Histoire !"
Je ne dis pas "C'était mieux avant". C'était différent et comme je viens de là, je suis plus habitué à un fonctionnement un peu obsolète. J'ai fait des efforts, hein, sans trop me forcer. J'ai tous les singles essentiels Electro des années 90. J'aime bien ça mais mon truc c'est le Rock, un truc historique, je veux dire de l'époque où l'Histoire existait et où l'on croyait qu'elle avait un sens. L'Electro c'est post-historique. Historique, post-historique, c'est quoi la différence ? L'Histoire s'est achevée au tournant des années 80 et 90. L'Histoire c'est le Temps des Hommes et l'idée que le Temps a un sens qui nous amène quelque part, vers quelque chose qui va advenir. Et bien cette idée a été battu en brèche par l'évolution de la technologie et du commerce qui ont donné naissance à un hédonisme potentiellement sans-fin, qui ne peut que tourner sur lui-même, dans lequel les habitants de la planète baignent, pour la moitié, ou souhaitent baigner, pour l'autre moitié. Triomphe des drogues, de la fête, du sport, de la beauté physique, des régimes, des excès, de la famille, de la solitude.... C'est déja arrivé par le passé. L'Empire romain s'est écroulé sous son propre poids de manque d'avenir. Les barbares et les chrétiens ont tout renouvelé et remis l'Histoire en marche. Le messie a fait un sacré boulot, d'autres suivirent. Bon, donc, on ne va plus nulle part, tout est là sous notre nez, à disposition, il n'y a que se servir. Je reste historique, un peu nostalgique, moderne, j'ai envie d'un ailleurs radical. C'est ma manière de vivre, de sentir les choses. Il y en a une autre (et même d'autreS, cf l'E.I.), je la regarde, un peu étonné, séduit parfois, déçu souvent du manque d'allant, de souffle de tout ça. On se goinfre et on vomit pour remmettre ça faisaient les romains. Là on calcule à la protéine près. Est-ce qu'on va mieux ? J'en doute. Les protéines, c'est pas glamour, les Rock-Stars si, et les Rock-Stars c'était avant, dans toute leur splendeur, maintenant, c'est juste une option quand on fait de la musique ou du cinéma. "Cliquez sur "Star" ou pas !" C'est pas "The Voice", c'est "The Life". What a wonderful life ! (Attention, le clip est immonde. Celui de Black, le chanteur original était beau.)
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