lundi 4 avril 2016

Je chie de la tête. C'est l'étron lumineux !

J'me suis préoccupé, j'me suis fait du mauvais sang. Cétait un raout de questions dans ma tête. Depuis que je suis tout petit, à n'en plus finir. Est-ce que je fais bien de faire telle ou telle chose ? Est-ce que je fais du mal, sans m'en rendre compte ? Est-ce que je respire pas l'air d'un autre ? D'une autruche, d'un caneton qui vaudraient dix fois plus que moi ? Où elle est ma place ? Dans quel sens j'avance ? Et est-ce que je dois avancer ? Les femmes, le travail, l'argent, dans quel ordre et pourquoi ? J'me suis retourné le chou, comak. Ma cervelle devenait du mou pour les chats. J'vaticinais, j'déroulais du cable de neurones usés, j'perdais le Nord, l'Ouest, les autres et la boussole. Mais bon, à force d'avoir mal, j'ai atteint le bout. J'me suis dis que j'm'y prenais pas de la bonne façon, sûrement. Alors, j'ai pensé plus petit, plus ramassé, moins dans les grandes eaux. Moins tour Effeil. Et petit à petit j'ai construit quelque chose, avec un peu de nerf et de sang pour un peu de sens. Oh la la, ça a été long ! Je marche pas bien vite mais je tiens debout tout seul (ou presque). Y'a des journées, j'ai un peu de mal à les traverser mais la nuit j'étouffe pas trop. J'suis seul mais moins. Y'a des options n'est-ce pas, alors j'écoute aussi, les différentes options qu'on me propose. Y'en a que je trouve sensées, d'autres pas. J'suis presque calme, presque et v'là la cinquantaine qui arrive, paf !, de nouveau des questions et l'ultime pirouette qu'on ne pourra pas rattrapper. Ah, j'men re-pose des questions, ça revient en force le délirium sémantique. Je deviens escargot, limite limace. J'ai l'oeil glauque et je cherche la lumière. J'en ai jamais assez. Parce qu'un peu partout autour de moi, c'est les ténèbres et des choses que j'avais crues mettre à distance de sécurité qui se rapprochent. La société, par exemple. Elle tourne pas rond, elle à son poids sur mon dos, sur le dos de tout le monde. On y joue son rôle, on y cherche sa place, hyper-contraignante, les règles du jeu sont dures à avalées. Si t'es pas d'accord, on t'envoie les C.R.S. Des vicelards qui cognent pour tant pas mois et qui y trouvent leur compte. Le travail est dur, suivre les règles ne paye pas mais la Loi t'y oblige alors je/tu serres les dents, comme tout un chacun et je/tu fonce(s) dans un brouillard bien opaque Et puis, y'a un éclair blanc. Aujourd'hui c'est les "Panama Papers" et je comprends. (et toi ?) Le système réel fonctionne, y'a pas de doute, ceux qui sont dedans en vivent, voire y croient mais en fait ce système est ponctionné par un gros parasite, une sorte de cancer qui lui sert aussi de cerveau. C'est juste quelques milliers de personnes qui en tirent réellement profit, qui en tirent une jouissance quasi-divine et les moyens d'en jouir toujours plus. Des gens qui tirent vraiment les ficelles, des vrais Maîtres des Poupées que nous sommes. Des hommes politiques, des hommes d'affaires, des sportifs, des artistes, qui pour la plupart ont un rôle "officiel" dans le monde réel, mais dont la véritable raison d'être et la vraie vie est dans le parasite, dans le cancer, en douce, en fureur et horreur. Si t'es un peu réglo, si tu t'estimes lèsé, ça prend le chou ce truc-là, parfois jusqu'à devenir complotiste ou djihadiste...
Je n'en suis pas là mais ça y est, me voilà définitivement déniaisé. Je n'irai plus voter, ça ne sert à rien, l'ordre règne toujours qui nourrit à foison toujours les mêmes et les goinfre quand le quidam de base trime pour bouffer un minimum. Et il n'est pas question d'influer sur la société. La société est comme ça depuis l'avènement du capitalisme libéral, c'est à dire le début du 19eme siècle et elle mourra sans avoir évolué, et nous avec. Toutes les tentatives pour la réformer ont échoué, car elle marche bien avec ce qu'est profondément l'homme. Le cancer est sorti de chaque crise plus fort. Je ne veux pas qu'il me bouffe trop la tête, je veux garder d'équerre le peu de cerveau qui me reste alors il faut que je chasse vite fait tout ce poids social de mon horizon et que je vive dans un périmètre restreint mais sur lequel j'aurai un minimum de pouvoir d'action qui ne soit pas un vain trucage. En fait, c'est les mêmes questions qu'au début, les même torsades sauce neurones. Simplement, je ne suis pas un génie, alors, je m'endords des fois, j'me perds dans la grande forêt et je peine à chaque fois pour en retrouver la lisière. Là où l'insatisfaction prend formes au lieu de les détruire. Là où la lumière commence.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Tu mourras seul.

Gael Coupé a dit…

Mais non, tu es là...