Ca commence un jour de Printemps. Ca commence toujours par là, quelque soit la façon dont on s'y prenne. On naît, on ne sait pas trop où ni pourquoi ou bien ça renaît, là, et ça repart. Des évidences. Les fleurs, les femmes, l'argent, les abeilles, les vitrines qui bronzent au soleil, les vagues presque muettes, le sable mutin. On cherche un terrain où s'installer, muter, on vaque à de nouvelles et très sérieuses occupations. Importants sont la couleur de la chemise, les pots du balcon, les sandales qui font le beau pied, la rivière qui monte, les insectes qui naissent, bons ou mauvais, à traiter ou pas. Il y a une trace de pas par terre. Et une autre plus loin. Données. Est-ce un géant ? Une nouvelle alliance, scéllée par une marque première, une solitude essentielle bien mise ? Ca répond en démarrant. Un jour, un jour de Printemps est suffisant pour une année entière. Repartir sans coup férir, d'un coup de talon sur le sol neuf. L'été dressera des routes. Le Printemps met tout en germe, chacun ira à sa place mais tout veut aller d'abord, d'un bond. Chaque créature en ressent le besoin, du doryphore à l'homme, en passant par la baleine à bosse. C'est une grande migration intérieure aussi, la tête se désencombre, le coeur et le sexe se remplissent de sang. Ira celui qui voudra, où il voudra. C'est le début. Rien n'est plus pareil, tout cherche, tout pousse du coude son ou sa voisine. Il est là. C'est le premier jour de Printemps. Ca commence.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire