C'est une blessure au fond du cœur. On a cautérisé comme on a pu. A la brûlure. Le feu et le sang se sont mêlés dans un alliage plus incandescent encore qui coulait et emportait tout sur son passage, funeste et vivifiant, laissant cendres et larmes derrière lui. Toutes sortes de remèdes furent essayés en vain; plâtres, potions, calmants, plantes et onguents n'y firent rien, il fallait que le sang coulât et qu'il fût chaud. Il y avait dans ce corps qui aurait du exploser depuis longtemps, dans cette âme qui aurait du partir en fumée, quelque chose qui excédait les règles de la Vie elle-même et la Mort avait, avant son propre temps, part à ce bain de sang rebelle. Trop de Vie, trop de sang, trop de mal, trop de plaisir, tout allait trop vite dans ce corps qui se déformait avec le Temps et que rien, bien qu'il commençât à partir en lambeaux, ne pouvait ralentir dans sa course au dernier souffle. Et quand le corps serait tomber au sol, le jus du sang, voltigeant dans la terre, vivifierait bien quelque terreau propice à des envolées avortées, car on n'est pas du Ciel et de la Terre en même temps, sauf à payer le prix d'un impossible Antre 2. Etre là, c'est être blessé là. Au cœur. Et que ce cœur maudit, qui bat trop vite et mal, périsse comme tous ceux de sa sorte avant lui, hors d'haleine au bout de sa course sanglante, rythmée de musiques folles.
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