mercredi 6 août 2014

Je braie dans le noir donc je suis.

Quentin Tarantino fait des films idiots pour des idiots et bien sûr il soigne terriblement ses B.O, ses bandes-sons, devrais-je dire. Cinéaste du paroxysme sensationalisme (c'est le revers très amer du "suspens" d'Hitchcock et l'effet jouissif des images animées si on n'y met pas un peu de distance, de pensée), il soigne minutieusement tous ses effets sonores, comme les visuels, de manière à scotcher un spectateur sadisé et consentant (cf-oncle Hitch') au fond de son fauteuil. Il connaît ses ressources le bougre et on retrouve des petits trésors oubliés sur les dites B.O., propres à faire fantasmer et tripper tout un chacun. Ça va des Delfonics à Nancy Sinatra, en passant par Bobby Womack. Assez récemment, il a décidé de mettre des bouts de B.O. qui ont déjà fait leurs preuves dans d'autres films, histoire de faire cinéphile-en-chef et croque-mort en même temps. Sur celle du nullissime "Django" (Unchained), il a ainsi pompé un bout d'une musique d'Ennio Morricone pour un film de Don Siegel "Sierra torride", avec Eastwood et Shirley McLaine (un western essoufflé auto-parodique) qui s'appelle "The braying mule" (La mule qui braie). Ça, il fallait y penser, c'est très, très vicieux, mais bon, ça va bien avec le film (lequel ?) et le metteur en scène (lequel ?), et voilà, j't'embrouille (les deux !). A part ça, c'est du grand Morricone, son corpus d’œuvres pour le cinéma restant un des plus riches jamais composés.

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