dimanche 31 août 2014

It's been a long time a comin'

Il y a un proverbe anglais qui dit "Wait and see" ; Attendre et voir. C"est ce que je fais.
A la base c'est un morceau du génial Antoine "Fats" Domino, de la Nouvelle Orléans.

mercredi 20 août 2014

Le Moral de cette Histoire est bien bas.

J'ai de plus en plus de mal à lire le journal, à prendre la peine de lire les articles. Qu'est ce qu'ils vont m'apprendre que je ne sais déjà ? Le Monde va à marche forcée vers sa destruction, les acteurs de ce désastre sont les Hommes. Il y aura des survivants, quelque chose renaîtra. En attendant, plus d'Histoire(s), plus d'ère nouvelle, de nouvelle Frontière. C'est mollasson, ressassé, violent et ça pue.
Il semble que le 20 ieme siècle ait été celui d'une grande émancipation. Ca pesait trop, ça empêchait de vivre alors ça a été lentement et vigoureusement balancé par dessus bord. Quoi ? La Morale, un ordre suranné, le Patriarcat, une hypocrisie sociale rance. Une libération, une émancipation étaient demandées, nécessaires, vitales après la guerre. Ca a commencé tout de suite, dés qu'elle a été finie, avec Saint-Germain des Près, l'Existentialisme, les Beatniks, le Be-Bop puis le Rock, la Jeunesse qui voulait sa part et qui devenait valeur en elle-même. Et puis il y eut les années 60 et là, la poussée a été immense, intense. Tout le monde, à sa manière voulait sa part de LIBERTE. Les intellectuels français s'en sont donnés à coeur joie, pour Barthes "Le langage était d'essence fasciste" et il fallait s'en méfier, pour Deleuze le ""Moi" est d'essence paranoïaque" et il fallait s'en libérer par une "schizo-analyse", pour Foucault l’oppression avait trouvé son paradis dans la prison "pan-optique", où tous les détenus sont vus de tous tout le temps. Pour contrer ce qui n'était pas encore effectif, il fallait réformer les asiles et les prisons, les faire disparaître. Sur les murs en mai 68 on écrivait qu' "il était interdit d'interdire" et "on voulait jouir sans entraves".
Vous savez quoi ? Ca a marché, et une fois toutes les formes d'ordres déboulonnés, nous sommes restés cons avec dans les mains la vis sans fin de notre jouissance à actionner. Nous avons secoué le joug de toutes les tyrannies pour nous trouver aux prises avec la pire, la tyrannie de la jouissance. Que certains, le plus possible, jouissent presque contamment et sans frein grâce à des moyens financiers conséquents, voilà ce qui fait marcher l'économie mondiale aujourd'hui, et partant, le Monde. Et si ça se répète tous les jours, c'est de pire en pire tous les jours. C'est là la seule petite histoire... Lacan disait que "le psychotique est celui qui n'accède pas au Désir", il voulait dire qu'il reste prisonnier de ses pulsions et de leur satisfaction sans élaborer un cheminement intérieur, un désir, disons une histoire et peut-être une frustration. Il n'est plus question de frustrer qui que ce soit, c'est ça qui est devenu immoral, et même impensable. Et d'ailleurs, que penser ? La Pensée ne prend toute sa mesure que quand on tente de l'arrêter, de lui mettre des obstacles dans les pattes. C'est l'inverse de la Jouissance qui ne peut qu'arriver. Mais encore faut-il que l'on accède à la Pensée, ce n'est pas gagné d'avance ; le principe de jouissance, il est là de toute manière il faut faire avec, si possible au mieux et sans tristesse.
Notre Monde est peuplé de psychotiques hyper-puissants qui le feront se pulvériser pour une dernière pipe au Moët et Chandon. Il n'y a plus que des "clashs", des coups médiatiques ou boursiers, de la "hype" pour peu et des pulsions assouvies par procuration par d'autres. Et encore, avec Vente-Privée et Groupon, le (faux) Luxe, celui qui donne l'impression quand même de VRAIMENT VIVRE est à portée de toutes les bourses. Il n'y aura pas de retour en arrière. Lyotard disait que la Post-modernité, "c'était la fin de tous les récits d'explication du monde", en effet, ce qui compte c'est ce qu'on gagnera demain, la jouissance d'aujourd'hui est déjà morte. Derrida, de son coté disait que la Post-modernité "c'était ce qui vient", "venir" comme "jouir". Cette état de fait, certains artistes en profite, d'autres la disent ; le meilleur est certainement Bret Easton Ellis, Houllebecq fait ce qu'il peut, Sollers ne peut parler qu'au passé, il est encore "raisonnable". Qu'est ce qu'on peut faire comme film un peu pertinent sur cette ordre-là, celui de la psychose, meilleur que "Crash" de Cronenberg ?
La Vie ne s'épanouit pas sans "sacré", c'est Roger Caillois qui le dit. Le Sacré revient en force, cet an-ci, problème c'est un Sacré malade, tout-puissant, sans dialectique avec la Vie. Zuckerberg finira peut-être par se tirer une balle dans la tête devant sa page Facebook. l'Etat Islamique va apparaître un peu partout dans le monde. 10, 20, 100 Zuckerberg attendent leur tour et le Levant fait le tour de la Terre si je ne m'abuse. Quelles Histoire(s) voulez-vous qui m'intéressent un peu ? Je suis d'un autre ordre, qui n'a jamais existé et n'existera jamais, sauf, comme disait Voltaire, dans "mon jardin". Eden était possible, ici-bas, pour nous; nous avons choisi l'Enfer.

samedi 16 août 2014

Everytime we get together.

L'autre jour, en écoutant une vieille cassette-compilation (Oui, une cassette les jeunes, une antiquité !) je tombe sur ça. C'est une des plus belles chansons d'amour jamais écrites et elle fonctionne toujours à plein. Elle est signée Lloyd Cole et est jouée par l'auteur et ses Commotions. Manque de bol pour lui, même s'il reste un honnête song-writer il n'a pas été capable de reproduire ce coup de maître. Dommage. Reste que la chanson est frémissante d'émotion tout du long et qu'à la fin, quand les guitares arrivent, c'est une joie sans mélange, une exultation.

Llyod Cole, qui a laissé des plumes dans cette chanson, c'est le beau ténébreux en bas à droite. "Like a forest fire" : l'Amour incendiaire ne laisse jamais indemne, quand il laisse en vie.

vendredi 15 août 2014

Une petite voix m'a dit...

Purée, ça tombe comme à Stalingrad ! Little jimmy Scott est mort le 15 juin dernier et je viens de l'apprendre. Toutes les disparitions ne sont pas traitées avec la même intensité médiatique. Pourtant, lui, il était bon, incroyablement bon. Il avait une voix de haute-contre unique dans l'univers très sexuellement défini du Jazz, d'un coté les hommes, de l'autre les femmes. Lui, il chantait avec une voix de femme et n'était pas pédé. Le grand public, dont je fais partie, l'a re-découvert dans les années 1990-2000, grâce à deux album de reprises où l'on trouve en particulier ça, la plus belle version de "Nothing compares to you" composé par Prince. C'est tout simplement merveilleux et ça nous fait oublier la petite larme de Sinead O' Connor. Quand à la version originale et a celles de Prince....ah, c'est une autre histoire....
nnnn
Vous ne savez pas quoi faire après ça ? Oh, vous pouvez toujours cliquer sur la version de "Purple Rain" par Etta James, c'est plus balisé mais quand même très au-dessus de la moyenne. Miles Davis avait raison de dire que "Prince était (est) un Duke Ellington de notre temps."

jeudi 14 août 2014

L'amour rend aveugle.

Par chez moi, on ne se fait pas de cadeau. Un homme de 79 ans qui avait peur que ça femme de 77 balais le quitte l'a tuée à coups de hache.
Entendu le lendemain dans un bar :
- La dame était atteinte de cécité, je crois ?
- Non, elle avait des problèmes aux yeux.

mercredi 13 août 2014

"The Look" a fermé les yeux.

Lauren Bacall est morte. Même question que dans le post précédent pour Robin Williams : "Etait-elle une bonne actrice ?" La réponse est non, comme hier.  Mais avec son mari Humphrey Bogart elle formait un couple évident et électrisant (4 films ensemble, quand même),et là, elle a été bonne. Pour le reste c'est une parfaite quiche que seul Minnelli a par deux fois sauvée du naufrage complet dans des films d'une beauté et d'une intelligence bien spéciales qui n'appartiennent qu'à lui :"La toile d'araignée" et "La femme modèle". Songez que le sujet de ce dernier long-métrage tient dans le couple mal assorti qu'elle forme avec l'endive Grégory Peck, elle, dans la haute couture et la comédie musicale, lui, dans le journalisme sportif. Comprenez-vous bien l'antagonisme radical masculin/féminin qui les sépare ? Avec un tel sujet en plomb massif, Minnelli fera un film en état de grâce qui emporte tout sur son passage, et déclenche des avalanches de rires. Sinon c'est "Waterloo, morne plaine". Il y a un film complètement con ou elle est en vedette avec Marilyne Monroe et Betty Grable ("Comment épouser un milliardaire ?") et elle est vraiment deux tons en-dessous des deux pin-up stars de l'époque, qui trouvent le moyen de sauver leurs atours (en clair, leurs fesses) de se scénario catastrophique et cinématoscopisé.
Enfin, tout lui est intégralement pardonné pour ses films avec son mari et en particulier pour ça :

De nos jours frappadingues un mythe tient à ça. C'est suffisant ? J'aurais tendance à dire non mais ça marche quand même, alors ?
Ah, il y a autre chose, qui a été capté par la caméra. Une certaine allure, rehaussée d'un peu d'élégance. Ce n'est pas la même chose, l'une est plus animale que l'autre.  Mais c'est un raffinement qui attire et elle l'avait.

Un dernier pour la route : Robin Williams se pend dans un pays ou circulent 300 millions d'armes à feu.

Robin Williams vient de mourir. A-t-il fait un seul bon film ? J'ai regardé sa filmo et je dirais non, à l'exception des voix qu'il a assurées pour la franchise "Happy Feet". Mais ce n'est pas là une caractéristique qui lui est propre et on peut très bien faire une brillante carrière à Hollywood en étant un mauvais comédien ou en alignant les nanars. C'est même la norme. Ce qui est rare c'est quand Tom Cruise ou Tom Hanks font un bon film. Tout ça ne valait pas un suicide, Robin. D'un autre coté, vous laissez une femelle de l'espèce Macaque Noir seule avec un appareil photo branché sur "on" et ça donne des "selfies" assez fendards. Alors on peut se sentir peu de chose. Le Goût comique humain impayable ressort néanmoins assez vite car la question est maintenant de savoir qui possède les droits de la photo ci-dessous, le singe ou le photographe ? De quoi mourir de rire.

lundi 11 août 2014

Hurler à la Super Lune.

J'ai appris sur le site du Monde.fr que ce soir c'était "la Super-Lune". En quoi ça consiste ? En l’occurrence, en une pleine lune 14% plus grosse que la normale et 30% plus brillante. En effet, la Lune passe cette nuit presque 30 000 Kms plus près de la Terre que d'habitude. J'ai vu les premières photos postées sur Tweeter par les internautes qui les partageaient sur le site du Monde dédié à l'événement. Ça m'a fait un drôle d'effet. De chez moi je ne pouvais pas la voir et je la voyais sur le Net éclairant des coins du monde plus ou lointains, inconnus, désincarnés. Je me suis mis a angoisser légèrement et soudain une photo m'a rassuré. Une photo de la Super-Lune sur les toits de Paris. Je les ai reconnus tout de suite, ils sont à nuls autres pareils et je me suis senti apaisé. Je me suis retrouvé quelque part, dans un endroit que je fréquentais jadis et la Super-Lune faisait son boulot habituel (en plus clinquant) sur Paris. Ça m'a calmé et j'ai regardé les autres photos sans plus considérer qu'elles étaient de "nulle part" (des endroits avec lesquelles je n'aurais pas et jamais parti lié) mais au contraire en savourant les différences de prise de vue, de lumière, de composition et DE LIEUX
Une fois rasséréné de cet incident virtuel, je suis sorti contempler la Super Lune et la prendre en photo à mon tour. J'aurais mon cliché à rajouter (tu parles avec un portable, ça rend pas grand-chose) aux autres, même si ce n'est que symbolique. Finalement, la Super-Lune est pour moi aussi et je remercie cet article du Monde.fr sorti à 22H47 qui m'a permis de me retrouver en sa douce PRESENCE.
Les photos de la Super-lune. Le Havre.

C'est aux Arcs.
 En Croatie :
A Djerba :
Au Portugal, à Lagos :
En Grèce

Et pour finir ....




dimanche 10 août 2014

L'aigle à deux têtes.

Farouche, indompté, notre Président a désormais chaussé une nouvelle paire de lunettes qui aiguise sa vue au-delà de toute velléité de "normalité". Pfff, en fut-il jamais question SERIEUSEMENT ? Seul, planant à des hauteurs insondées, il recouvre de son sens suraiguë une mêlée de nains qui s'affairent au sol, tandis que lui seul peut estimer la portée de ses actes qui englobent et impliquent l'Humanité toute entière !
Victor Hugo, poète incontestable, l'avait dit en son temps, prémonitoire :

L’aigle, c’est le génie ! Oiseau de la tempête,
Qui des monts les plus hauts cherche le plus haut faîte ;
Dont le cri fier, du jour chante l’ardent réveil ;
Qui ne souille jamais sa serre dans la fange,
Et dont l’œil flamboyant incessamment échange
Des éclairs avec le soleil.


Pendant ce temps-là un parodiste fou tente de ruiner l'image de notre Président par d'incessantes bouffonneries et mimiques. Il amuse le peuple farceur mais moi je dis Stop ! et clouons au pilori ce clown malfaisant que notre Guide suprême traite avec un mépris sublime. Attends voir, petit saligaud, l'Histoire est une rude maîtresse et elle saura se venger. Et déjà, je te montre du doigt, minable :
Victor Hugo, décidément oracle en son pays n'a-t-il pas appelé un de ses recueil "les Châtiments" ? Le tien sera ignoble infâme faquin !

 

samedi 9 août 2014

"Aubade" millésimé 1987.

Dans les années 80 on n'avait pas l'érotisme léger, décadent et élégant de Yukimi des Little Dragon. Bon, c'est vrai, le feutré, le délicat c'était pour David Bowie et ça marchait bien aussi. Mais le velu, la dentelle rouge, le tape-à-l'oeil, c'est pas ça qui manquait à l'époque. Songez qu'en ces temps déraisonnables Jacques Séguéla et Bernard Tapie étaient de gauche
Alors, ce qu'il y a en dessous ça râpe un peu mais c'est toujours mieux que Rihanna et Miley Cirus. D'un coté les fantasmes hauts talons de la femme à tout faire du Nain Pourpre et de l'autre les délires foutraques de Larry Blackmon, dont il faudra bien un jour reconsidérer l’œuvre à l'aune de celle d'un Prince justement, ou d'un Rick James. Ici, par exemple, le clip est très très bon.
Sheila E : "The glamourous life".

Cameo : "Candy"

jeudi 7 août 2014

Zombie Fighter

- Et Prince alors ? Qu'est ce qu'il devient ?
- Ah ben, Prince maintenant, c'est un groupe suédois.
- Sans blague ? Et c'est bien ?
- Ah très bien, très bonne qualité. "Top quality", comme on dit.
- Si on m'avait dit ça y'a dix ans...
- Que voulez-vous mon Pauv' Monsieur, tout change.
- Eh oui, c'est la vie. Enfin quand même, suédois...
- Allez, vous frappez pas, vas. Vous reprendrez bien un p'tit muscadet, c'est pour la maison !
- Volontiers, merci.
(Le clip est frappant. essayez quand même de vous concentrer sur la musique)

Une très jolie voix de tête.
Juste en dessous, pour le plaisir des yeux, Yukimi et son batteur sont lâchés dans un magasin de disques. Où l'on apprend en passant que Yukimi est branchée par le bluesman maudit Robert Johnson !

Gerhard Richter ou l'agonie de la peinture

J'ai le sentiment qu'il existe une très grosse arnaque aujourd'hui sur le peintre allemand Gerhard Richter. Je lis un peu partout qu'il montre par ses toiles que "la peinture n'est pas morte" et à moi il me semble que c'est tout le contraire, qu'il a réussi la gageure de détruire la peinture tout en en vendant, dans sa définition canonique, à des prix défiants toute concurrence. Il n'a fait que reprendre le geste de Duchamp et l'a appliqué avec toiles, pinceaux et huiles. C'est définitivement malin et même un sacré programme, mais c'est stérile. Allons-y. Prenons sa première période, celle des photos peintes, qu'il rend floues. Il nous faut partir d'un constat amer : rares sont les photos, d'où qu'elles viennent, où on voit quelque chose ; la plupart du temps, 99 % du temps, on ne voit rien et on s'en fout, on regarde et on oublie : par son floutée il renvoie la photo à son néant mais fait entrer la Peinture dans le sien puisqu'elle n'arrive plus à exprimer sa vertu première qui est de "faire voir". Ainsi dans les toiles de Richter de cette époque il n'y a "rien" à voir sinon la mort de la peinture, d'ailleurs il aime à reprendre cette phrase de John Cage : "Je n'ai "rien" à dire et je le dis". Le flou, c'est la corbeille de l'ineptie dans laquelle passe la peinture, un échec à dire quelque chose, sinon "rien". Pourtant, lui-même parle d'effets positifs de la peinture, de la création. Il ne peut que mentir. Je suis sûr qu'il pense le contraire. Pour lui l'Art ne fait pas "sens", pas plus que pour Duchamp ou Warhol, et les effets "positifs" de la création sont ceux qu'il peut mesurer sur son compte en banque ou sa santé (peindre comme "chier"). Prenons maintenant ces toiles abstraites. On aurait envie de dire "compositions", sauf que non, c'est tout sauf des compositions. D'après ce qu'il dit il semble qu'il se laisse aller à peindre (gribouiller?) jusqu'à ce qu'il lui semble bon de s'arrêter. Où est la nécessité de la forme ? Ou sont les lignes de force ? La vision ? Quand un peintre abstrait pose la première touche de peinture sur sa toile elle est DEJA finie, ça n'a plus qu'à couler de source dans la joie de l'effort. La peinture abstraite serait donc une sorte de vide-tête, vide-poche ou l'on met tout et rien, en tout cas rien de sensé, rien de senti ? Ce serait trop simple, c'est tout simplement faux et il faut regarder les toiles abstraites de Richter pour se rendre compte que ça engendre de la laideur. Mais ça complète sa démarche et dynamite les us de la peinture abstraite dans ce qu'elle produit de meilleur. Ça tue ce pan-là de la création picturale avec les armes mêmes de la peinture. Il n'y a nulle surprise alors à ce que Richter peigne "le nu descendant l'escalier" de Duchamp, tableau impossible car "non" définitif à la peinture. Ce paradoxe n'en est pas un, c'est Richter qui est malhonnête avec qui ne sait pas voir en évoquant un "positif" de la peinture car ce positif, s'il existe bien, n'est absolument pas de son coté. Lui, il détruit, il nuit, il annihile, sans rendre à la Vie ce que lui doit l'Homme, créature né pour la représentation, et peut-être, de la représentation.
Le seul intérêt positif que je voie à la chose c'est sa morbidité. D'ailleurs propre aux portraits photographiques.
Ca, je sais pas ce que ça veut dire.
Et une vanité avec un crane à l'envers. Ben tiens, mon cochon !
Bon, au-dessous, j'ai mis un grand maître de l'Art Abstrait pour bien faire la différence.





mercredi 6 août 2014

Je braie dans le noir donc je suis.

Quentin Tarantino fait des films idiots pour des idiots et bien sûr il soigne terriblement ses B.O, ses bandes-sons, devrais-je dire. Cinéaste du paroxysme sensationalisme (c'est le revers très amer du "suspens" d'Hitchcock et l'effet jouissif des images animées si on n'y met pas un peu de distance, de pensée), il soigne minutieusement tous ses effets sonores, comme les visuels, de manière à scotcher un spectateur sadisé et consentant (cf-oncle Hitch') au fond de son fauteuil. Il connaît ses ressources le bougre et on retrouve des petits trésors oubliés sur les dites B.O., propres à faire fantasmer et tripper tout un chacun. Ça va des Delfonics à Nancy Sinatra, en passant par Bobby Womack. Assez récemment, il a décidé de mettre des bouts de B.O. qui ont déjà fait leurs preuves dans d'autres films, histoire de faire cinéphile-en-chef et croque-mort en même temps. Sur celle du nullissime "Django" (Unchained), il a ainsi pompé un bout d'une musique d'Ennio Morricone pour un film de Don Siegel "Sierra torride", avec Eastwood et Shirley McLaine (un western essoufflé auto-parodique) qui s'appelle "The braying mule" (La mule qui braie). Ça, il fallait y penser, c'est très, très vicieux, mais bon, ça va bien avec le film (lequel ?) et le metteur en scène (lequel ?), et voilà, j't'embrouille (les deux !). A part ça, c'est du grand Morricone, son corpus d’œuvres pour le cinéma restant un des plus riches jamais composés.

Profession : "Artiste en émotions."

Dans "Mémoires d'un tourisme", Stendhal, très à son aise dans ce genre libre du livre de Voyage, écrit ceci à propos d'un fait divers qu'on a fait raconter à un des convives de la soirée à laquelle il était convié et dont il sort : " Et moi, en rentrant dans ma chambre, je me donne la peine d'écrire cette histoire. Elle est rigoureusement vraie dans tous ses détails, mais a-t-elle un autre mérite ? Dans ces moments de philosophie rêveuse où l'esprit, non troublé par aucune passion, jouit avec une sorte de plaisir de sa tranquilité, et réfléchit aux bizarreries du coeur humain, il peut prendre pour base de ses calculs des histoires telles que celles-ci.
Telle est leur unique supériorité sur les romans, qui, arrangés par un artiste en émotions, sont bien autrement intéressants, mais en général ne peuvent servir de base à aucun calcul"
Ici, "l'artiste en émotions", c'est lui, bien entendu, qui s'est inspiré d'un fait divers pour écrire "Le rouge et le noir". Il dit la grande supériorité de la Littérature sur la Philosophie. Là où le philosophe "calcule" sur la condition humaine et ratiocine, l'artiste en rend compte par des émotions, tous ses calculs à lui déjà faits et digérés en un Art, c'est-à-dire une magie qui transmet, ce qui fait que la Philosophie fait ronronner comme un gros chat auprès du feu et que la Littérature éveille l'étincelle de l'intérêt. Toute une vision du Monde passe en un roman, un songe calculateur fait un livre de Philosophie. D'un coté, l'on est ému, de l'autre on jouit : d'un coté on tombe sur des calculs, de l'autre sur des romans. Je choisis mon camp ; je suis à jamais aux cotés de Stendhal contre, mettons, Sartre : du coté de ce qui vous laisse pantois et vibrant, contre celui de l’assujettissement de l'Art à la laideur d'un "message" idéologique, à jamais contre Flaubert, que je laisse mariner avec celui qui a le mieux parler de lui, le père Sartre justement. Ce n'est pas parce qu'on fait une crise de neurasthénie à 17 ans (Flaubert) et qu'on en ressort blindé de cynisme que l'on fait un grand écrivain et Stendhal est un bien meilleur artiste que lui car il a épousé quelques courbes même de la Vie et qu'il nous les "rend" sans pareil,
auteur précieux s'il en est !

Gérard Philippe et Danielle Darrieux, sans doute un des plus beaux couples formés par le cinéma, Art, vaille que vaille.