dimanche 9 mars 2014

Un peu plus loin avec le Jazz.

Je ne suis pas un mordu absolu de Jazz. Mes musiques premières sont le Rock (au sens large) et le Blues, c'est ce que j'écoute le plus. Mais j'ai fini par venir au Jazz et au Classique, comme tout mélomane qui se respecte, et je prends maintenant aux deux un plaisir sans mélange qui va en grandissant à mesure que je vieillis, je dirais plutôt, que je me bonifie. Alors, France Musique est très, très souvent ce qui passe chez moi et j'en découvre tous les jours, avec gourmandise et une facilité dont je me serais pas cru capable dans ces deux domaines musicaux il y a une seulement un lustre. Le vendredi soir, vers 22H30, le "Jazz Club" nous propose chaque semaine un concert en direct, ce qui ne manque pas de cran, je trouve, et Yvan Amar nous permet ainsi d'entendre quel Jazz on joue aujourd'hui. Et là, il y a de tout, ça peut s'avérer être très esthétisant et chiant, sans émotion et sans groove, ou bien encore être une simple resucée du passé, affadie et terne, ou encore pleinement actuel, vivant, juteux de feeling et de swing. C'était le cas, quand Amar a programmé le concert de Bad Plus et Joshua Redman lors d'un festival d'été dont je crois me souvenir que c'était celui de Marciac. Le trio plus le saxophoniste, nous avait alors sorti un set du feu de Dieu, d'une qualité digne des Maîtres de cette musique et le public leur avait fait un triomphe entièrement justifié. Je mets un morceau qui est aussi un morceau de bravoure : "Silence is the question". Non, c'est mal dit, ce n'est pas ça, il n'y a pas là que du courage et de la puissance, il y a une simplicité qui se ramifie en strates complexes, il y a une effervescence vitale qui monte jusqu'à la transe, il y a un chant qui devient souffle épique, des modulations de prières qui atteignent au plus haut degré de la Grâce humaine. Ce soir-là, Yvan Amar avait décroché le jackpot et ses auditeurs avec lui. Il me semble que le concert n'était pas disponible à la ré-écoute pour des questions de droit, comme on dit. Toujours est-il que j'ai retrouvé un concert espagnol des quatre musiciens sur Youtube et qu'il est de la même trempe que celui de France Mu. C'est de là que je tiens la version ci-dessous du titre, aussi transcendante et chamanique que celle que j'avais entendue sur les ondes radio.
Je vous encourage vivement à écouter ce morceau, c'est de la grande musique, tout simplement (comme si la grande musique c'était d'une quelconque manière "tout simplement"...). Je ne m'étendrai pas sur le fait que le silence est en effet "LA" question de la musique, ils en parlent mieux que moi pendant douze minutes.

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