mardi 18 décembre 2012

Le goût d'une femme, suite.

Vous pouvez me présenter les mets les plus raffinés, les saveurs les plus complexes de toutes les cuisines du monde, le goût que je préfère avoir en bouche, c'est le goût d'une femme. Rien ne m'est plus délicieux. J'ai connu et aimé le goût de quelques femmes, mais il n'est celui que d'une à me rester sur le bout de la langue. Il me suffit de penser à elle et il me vient. Il est fort et épicé, sans suavité aucune, enivrant comme un alcool fort et c'est alors tout son corps qui me vient sous les mains, corps qui a si bon goût. C'est une madeleine de Proust. Le temps s'est arrêté là et il ne fait que revenir, toujours aussi frais, car cette odeur est fraiche, toujours fraiche. Je n'aime pas les parfums qui masquent les odeurs des corps, ou alors séparément des corps, par eux même, oui, là ils peuvent m'enchanter. Mais ma vie est déjà enchantée de ce parfum unique, singulier, d'écorce de bois doux, de café, d'ambre et d'un peu de citronnelle. Qui a cette chance ? Je ne sais pas. Lui, au moins.
Lee Hazlewood :"A taste of you"

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