samedi 24 juillet 2010

No matter what : moonbeam

Le cinéma a certainement servi à quelque chose, il y a longtemps. Je ne sais pas trop à quoi. Cocteau disait qu'il "permet à des personnes de rêver ensemble dans le noir". C'est peu. C'était déjà pas mal. Ce qui est sur c'est qu'il est mort le jour où des petits malins se sont avisés qu'on pouvait et devait faire de l'"Art" avec ce média. Alors là, ça a été fini tout de suite. De nos jours 99,99 % des films sont mauvais qu'ils soient d'"hauteur" ou simplement des machines à blanchir de l'argent sale. Finis les rêves ensemble et la réalité partagée. Maintenant le cinéma est et hait la réalité, comme il semble que nous nous haïssions nous-mêmes.
Parfois au détour d'une idée portée à l'écran réapparaissent des fantômes de ce qu'a été le cinéma et au travers des visages de Michelle Pfeiffer et Al Pacino on discerne ceux de Déborah Kerr et Cary Grant et même ceux de Charles Boyer et d'Irene Dunne, dérrière Gary Marshall pointe la verve inégalable de Leo McCarey. C'est déjà un miracle que ces fantômes-là reviennent hanter une réalité ectoplasmique aussi éprouvante qu'un cauchemar consenti et recherché. Dans ce bref interstice se donne à voir un ailleurs de l'ailleurs perpétuel où nous habitons, la mémoire nous revient et on se dit qu'il faut oublier et recommencer.
Exactement comme Frankie et Johnny recommencent.

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