dimanche 12 octobre 2008
Pearl
Pourquoi Janis Joplin ? Parce qu'elle était la perle la plus opalescente de ce gisement de joyaux tous plus bruts et plus raffinés les uns que les autres, émergé dans les années 50/60, qu'on appelle encore le Rock n' Roll. Une perle nacrée aux reflets noirés ( je sais, c'est un barbarisme ) comme le blues, une femme complexe, complexée, attachante, indomptable, fiévreuse, douce, aimante, aimable que j'aurais aimée rencontrer. Elle manque comme manquent les morts. Comme manquent Jimi Hendrix, Jim Morrisson, Brian Jones, le Stone des Stones, la pierre angulaire et fondatrice de cette bande de petits londoniens pas très bien élevés qui allait devenir " Le plus grand groupe de Rock n' Roll du monde" (Ils l'ont été, pour s'en persuader sans se forcer, regarder le concert filmé de 1973 à Fort Worth (Texas) connu sous le nom de " Ladies and gentlemen"). Ça aurait été impossible sans Brian Jones ; l'homme à la slide guitar, que Keith Richard aime tant mais dont il est incapable de jouer ; l'homme au xylophone sur le merveilleux " Under my thumb" ; l'homme au Dulcimer sur le tout aussi beau " Lady Jane". Les Stones m'accompagnent depuis que j'ai 12 ans, je n'attends plus qu'une chose d'eux, qu'ils fatiguent et nous jouent encore trois ou quatre bonnes chansons en fauteuils roulants. Je sais que Jagger a encore les watts dans le bide pour expédier dans le non-sens absolu "Sympathy for the devil" tous les soirs, en concert. Je sais aussi , enfin j'espère, qu'il a encore le coffre pour nous susurrer une chanson du calibre de " Almost hear you sight" ou nous balancer un petit funk tranquille comme "Sex drive". Keith Richard a des ballades bluesies à foison sous le coude et un des meilleurs guitaristes rock de tous les temps pour l'épauler, Ron Wood. Tout ce que je leur demande c'est de vieillir un peu, comme moi, avec moi. Mais on ne vieillit pas dans le Rock, paraît-il. Ah Bon ? Et Bob Dylan ? Et Robert Wyatt ? Et Scott Walker ? Et Ray Davies ? Et Paul Weller ? Et Grant Hart ? Ils pondent bon disque sur bon disque, sans coup férir, muris ou cramés à la lumière éclatante de l'incendie de leur jeunesse, nourris par lui en tout cas. Guéris, blessés par la vie, leurs amours, leurs familles, l'histoire du monde, ils continuent de faire don de beauté grâce à un talent qui ne les quitte pas. Et pourquoi partirait-il ce talent qui les fonde et les amène et NOUS amène où, hier encore, nous ignorions que l'on pouvait aller ? Je suis désolé pour les petits gars de MGMT, dont j'aime la musique, mais " Live fast. Die Young. Leave a clean Body. " n'est pas une bonne maxime de vie. La vie n'est pas un sprint, même si ça démarre fort, c'est une course de fond. Attendons de voir ce qu'ils donneront en matière de 18 ième album, s'ils ne meurent pas avant (ou moi), et profitons des deux ou trois prochains albums, forcément jeunes, pour nous aussi. On peut être jeune et vieux à la fois alors ? Jimmy Durante chantait "Young at heart" à 70 ans en toute fraicheur et liberté. Pas si longtemps avant que Janis ne commence à bruler les planches du festival de Monterrey (Pour Hendrix, ce sera la guitare). Non, pas si longtemps. Tu manques aussi Jimmy. L'homme qui a composé la chanson " Me and Bobby Mac Gee" est encore en vie, il a publié un excellent album il y a deux ans : " This old Road",et, si je ne m'abuse, a joué dans "The Rose" le film hommage très, très rose peut-être, mais pas si mauvais, à M elle Joplin. Il s'appelle Kris Kristoffersson.
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