Charlie Watts est mort. Les Stones, sans lui, quelle gueule ça a ? A mon goût, plus aucune. Ce ne sont plus les Stones même s'ils (les trois autres) vont jouer - et peut-être bien- sans Watts cet automne aux Etats-Unis. Ca n'aura plus la saveur étonnante de ce groupe de vieux-jeunes hautement inflammable.
Le bain Stones, je suis tombé dedans quand j'ai acheté la cassette de "Some Girls", l'excellente réponse de 1978 disco-rock aux oukazes des punks, et commencer par là c'est commencer par Charlie à son meilleur. Il est motorique, opiniâtre, agressif, il swingue le Disco comme personne, emballe les Rocks de l'album, c'est un humain-machine avec un coeur d'acier énorme. Après, je suis passé aux Stones des sixties, pas du Big Four ("Exile...", "Beggar's..." etc) mais du début jusqu'à 68. Je me suis aperçu qu'ils sonnaient mieux que tout le monde, ricains y compris et que Watts, l'infatigable Watts y étaient pour beaucoup. Quelle frappe ! Quel pied de plomb ! Quelle tenue ! Quelle subtilité ! A l'égal de ces idoles jazzy, à l'égal d'Al Jackson, de Roy Haines, mieux qu'Hal Blaine du Wrecking Crew. Sans Charlie Watts, Keith Ridchards n'aurait jamais pu développer son jeu de contre-temps imprévisibles, sans la sécheresse de sa frappe pas de guitares vibrantes et grasses comme dans le RnB' sudiste. Sans Charlie, pas de Stones. Il fait partie intégrante de leur son, de leur magie si particulière et si efficace à déclencher la fièvre et la danse. Je vais m'employer à montrer ça dans les morceaux qui illustrent ce post et où le rôle joué par la batterie est prépondérant, très audible. Allons-y, et merci Charlie Watts.
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