samedi 28 novembre 2020

Désinvolture, amour sacré du Rock, c'est beau, on dirait du veau.

Y'a pas que chez les rock-stars que ça calanche à tout va. Il y a deux jours un pote à moi est mort. Je le connaissais depuis 35 ans. Je peux dire de lui qu'il avançait dans la vie en amateur, au bon sens du terme, en amateur "éclairé". Il avait des goûts très sûrs en musique. Il était parti de Gainsbourg et des Stooges et il avait cultivé ça, avec minutie et désinvolture. On se retrouvait souvent d'accord, sur des artistes plus ou moins connus. Mais j'ai lâché le maître-mot le concernant : la désinvolture. Il était "cool" au possible. Il avait adopté un look une fois pour toute et soignait son attitude anti-frime avec rigueur faisant montre d'une stabilité à toute épreuve. A cinq heures du matin il n'était plus entouré que de "branleurs" et, sûr de son fait, il allait dormir du sommeil du juste. Il avait, comme Gainsbourg, fait de sa consommation de tabac et d'alcool une seconde nature et il trimballait sa grande carcasse d'essence paysanne de jour en jour, de soirée en soirée, buvant et fumant trop sans jamais être malade. Il écoutait la musique, il appréciait, il savourait chaque note, chaque inflexion en véritable esthète. Il était fidèle, en amour, en amitié, dans ses goûts et il est resté droit, alors que j'ai assisté à des numéros de contorsionnistes pas possibles et que moi-même....enfin, passons. C'est un mec bien qui disparaît donc, étonnement normal pour un rocker. Ou alors c'était un fou-furieux qui cachait bien son jeu et je n'ai rien remarqué. Pour lui ces minauderies raffinées qui l'ont nourri toute sa vie et qui font encore la blague pour moi. Je rigole encore ? Pour combien de temps ? C'est tout vu.


Et enfin, parce que notre sens du sacré nous a fait croire en ça plus qu'en tout.

Aucun commentaire: