lundi 16 avril 2018

Milos Forman ? Il a fait un peu de cinéma avant de mourir, c'est déjà pas mal.

Il a raison Skorecki, les spectateurs de cinéma de nos jours sont nuls et comme de juste les films sont nuls. Prenez Milos Forman, qui vient de mourir, il a commencé très fort, avec des films qui venaient d'ailleurs, de loin, de l'autre coté du mur, des hommes et des femmes de là-bas, de nous par là-bas, rendus à nous même par le regard du même/autre gentiment, tragiquement tordu. C'était possible, pour lui, ailleurs, pour nous ici. Ses films de l'époque tchèque subjuguent toujours par leur fraîcheur, leur actualité, dés qu'il va tourner aux Etats-Unis ça va se gâter et virer à l'épate avec numéros d'acteur et biopics plus gros que l'écran. Son tour va passer. Sa magie s'éroder.  Encore un peu de bon dans "Valmont"; "Amadeus" tient sur les acteurs et la musique; il m'est venu l'envie de lire "Fly over a cuckoo's nest" de Kesey qui inspira "Vol au-dessus d'un nid de coucou" et par induction "Once a great notion" (qui inspira "Le clan des irréductibles" de Paul Newman), et voilà, c'est tout. C'est peu ? Regardez les images que je vais mettre ci-dessous, elles sont remarquables, radicalement autres, proches à la racine, mystérieuses, en un mot c'est du cinéma. Il faut certaines conditions pour faire du cinéma. Godard n'a fait qu'un seul film parce que les conditions, toutes les conditions n'ont été réunies pour lui que pour un film, son premier, "A bout de souffle". Ford, Guitry, Iosseliani, Rosselini ont eu plus de chance, leur fenêtre de tir a duré plus longtemps, ou est revenue plusieurs fois.
Où sommes-nous et avec qui ? Ce sont les questions que posent le cinéma, c'est à dire celles de l'Amour. Dans "Les amours d'une blonde" Milos Forman répondait à la question d'une manière incroyablement juste. Voici quelques images de nous ailleurs, là-bas, loin, tout proches, à bout touchant. Comme tout bon cinéma, c'est à la racine : ra-di-cal. Comme Murnau, Pabst, Flaherty et compagnie...



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