lundi 26 mars 2018

La beauté sera convulsive ou....

Un des deux ou trois soubresauts à l'année qui réveillent le Jazz vient d'avoir lieu il y a peu et il remonte du fond des âges. On a publié officiellement l'enregistrement d'un concert de Wes Montgomery et de son orchestre de super-sidemen saisi en 1965 par l'O.R.T.F, en France donc.
C'est génial, ça envoie du lourd. Et maintenant un peu de vaudou comme à Congo Square à la Nouvelle Orléans: "Jazz ! Lève-toi et marche. "
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Pour ceux que les oraisons funèbres intéressent :
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Celle-là a l'avantage de n'être pas signer Daniel Rondeau

Une Beauté nommée Rock.

Une fois le choc tellurique du Rock digéré on en est pas moins homme et il nous faut notre part de Beauté. Ça tombe bien, un tas de petits génies qui ont commencé par faire du ram-dam binaire et énergisant pour le meilleur et surtout le pire se mettent soudain à la mélopée, à la suite d'accords chiadée, à la poursuite du grand-oeuvre, c'est à dire "La symphonie adolescente à Dieu" (dixit Brian Wilson) et ce jusqu'à ce que la mort les prenne à 27 ans ou quasi cacochymes, aucune importance, "Forever Young" (dixit Bob Dylan). Ainsi sont nées moultes chansons magnifiques aux refrains inoubliables, aux paroles pleines d'esprit et qui n'ont rien à envier aux standards du jazz ou aux thèmes et ornements classiques. C'est incroyable mais le tas informe du cri primal Rock à donné naissance à un truc bizarre entre l'immédiateté de la satisfaction et la complexité de la musicalité qui peut laisser béat d'admiration et rempli d'émotions. Quoi de plus beau qu'une chanson de Prince ou de Paul Weller (pour citer deux créateurs que j'aime bien) ? Et ça, ce qui suit ? C'est digne des Beach Boys et ça vient de sortir. De la Pop majuscule de la plus belle eau en version minimale et émouvante.
The Lemon Twigs : "Beautiful" et la suite.

Beach Boys ? Vous avez dit Beach Boys ? Soit.**

 Mais tout ça c'est fait sciemment, ça exploite un filon qu'ils ont eux-mêmes contribué a ouvrir.
Ce qu'il y a en dessous est encore plus beau car ils sont vierges de toutes mièvreries et de tout ressort tordu et ça s'impose, comme du Bach ou du Mozart. Evident et gracieux.
Les garçons de la plage : La chaleur du soleil. Que demandez de plus ?

lundi 5 mars 2018

Le jeune homme et la Mort. Une histoire rapide du Rock.

Mais qu'est-ce que c'est donc que le Rock ? Ah, ça c'est de la question !
Le Rock, dans son acception première, la plus primitive, est une une musique simple, ultra simple qui insuffle à ses auditeurs une énergie phénoménale, monstrueuse, dantesque. Cette énergie est celle du Principe du Plaisir qui dit que tout ce qui n'est pas jouissance doit être balayer au profit de cette jouissance et que seul compte la puissance ravageuse de l'orgasme. Le Rock est une éructation qui dit "Merde" à tout type de contraintes : les parents, la bienséance, la politesse, l'école. Le Rock est un appel à l'orgasme, répété encore et encore jusqu'à ce que mort s'en suive, sans que le Principe de Plaisir n'ait pu se transformer en un mode de vie durable et supportable en se confrontant au Principe de Réalité. Le Rock est tourné vers la Mort, vers la Jouissance, irrécupérable par la Vie mais -Attention !- pas par le Business. C'est une psychose qui explose la tête et si vous n’atterrissez pas d'une manière ou d'une autre au terme d'un apprentissage du Désir et du Réel, vous mourrez fou, pauvre et seul. C'est aussi une manière de se purger de la Pulsion de Mort et de continuer à vivre plus ou moins bien.
Voilà c'est d'abord ça le Rock. Pas brillant, hein ?
Ensuite, il y a des nuances crées par la vie de chacun et il peut revêtir des significations et des formes qui ne sont pas entièrement folles, morbides et négatives. Négatives ? Oui... mais...mais je dois dire que je prends encore un plaisir coupable -et morbide- à écouter ce que je vais mettre en-dessous, que je suis encore dans le déni de tout ce qui m'empêche de jouir et dans l'exaltation de cette forme de musique qui me tient lieu de psychologie pour un temps primaire et bref. Je reste parfois, à 50 balais passé, un jeune con de seize ans, qui est frustré et trouve dans le Rock un moyen de se libérer. Cette libération est bien sûr une horrible prison dont on ne sort que les pieds devant à moins de s'en libérer à son tour et de passer à autre chose. Mais comme dit l'autre "Andrew W. K. est le Chevalier Blanc du Fun" et je me rallie parfois encore à son panache crasseux. Fucked forever !
(A noter que dans la vidéo le gars est tout seul, complètement seul et, en fait, il se branle...)
Monte le son, bébé ! Andrew W. K. "She is beautiful".
Je suis mort ? Ouais, plein de fois.