mardi 19 février 2013

Le cinéma ? Arte povera, molto povera.

Hier, je regardais Fritz Lang batir patiemment sa légende lors d'une interview réalisée par William Friedkin en 1975. Je venais de voir l'excellent "House by the river" du même Lang. Ca a beau être très bien foutu, être assez captivant pour l'oeil (le regard), le cinéma reste un art fichtrement pauvre par rapport aux arts "classiques", même quand ce sont de grands réalisateurs qui s'y collent. Pas étonnant qu'on devienne cinéphile si facilement, ça ne nécessite aucune initiation, aucune réflexion appronfondie sur l'art et la manière. La manière, voilà ce qu'on décèle tout de suite, ce qui se voit au premier coup d'oeil. S'en suit que la cinéphilie est un maniérisme de branleurs vaguement pédés qui poussent des "Ah !" et des "Oh!' devant telle ou telle affèterie visuelle déjouée comme par magie C'est une magie un peu simple, dont tous les trucs sont désormais éventés, qui fait s'extasier et a fait s'extasier de pauvres types dans mon genre un peu pauvres intellectuellement et à l'imagination prête à s'emballer au moindre clin d'oeil, de ceux de Clint Eastwood à ceux de Lang. On a l'impression que quelqu'un nous écoute et nous comprend, qu'on partage une vision du monde, c'est faux, frauduleux, et c'est simplement qu'on a pas accés facilement à la réalité, ni à une autre, ce qu'on finit par penser. Phantasmes et pitreries. Le cinéma n'est même pas du bon Cirque. C'est nul MAIS, c'est mieux que RIEN.
Fritz Lang et William Friedkin. Le vieux cabotine, le jeune se frotte contre sa jambe. Tout va bien dans le meilleur des mondes possibles.

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