mardi 25 septembre 2018

Alain Delon de loin, de plus en plus loin.

Non mais Delon, là, ça va plus du tout ! L'autre jour je tombe sur le chapeau de son interview dans le journal "Le Monde". Ca donne ça : "Tout ce que j'ai tourné au cinéma, je l'ai vécu." Oh la la, mais c'est pas bon ça, Alain. Parce qu'acteur à la base c'est pas ça du tout, c'est faire semblant de vivre une chose au cinéma et être quelqu'un d'autre dans la réalité.... Le truc basique, quoi, le travail d'acteur... Mais là c'est proprement délirant, et vu les rôles sordides de frappes qu'il a accumulés, vous imaginez le passif qu'il trimballe ! Ah le melon, Delon ! Remarquez ça expliquerait pourquoi il n'a pas tourné un truc intéressant depuis trente ans. Parce que si en plus il faut qu'il vive le truc, avec son espèce d'égo qui est un catalogue des vices du pervers narcissique en goguette...on s'en sort plus. Il est fatiguant Delon. Il fait pitié, soit, (ça c'est Godard qu'il l'avait relevé, mais bon, lui-même...) mais il devient aussi lassant, à force de vivre des trucs.
Imaginez-vous Boris Karloff disant ça, ou Anthony Hopkins ! Putain !
Remarquez, y'a toujours un moment où les Stars du Star-système finissent par ressembler à leur images caricaturées, c'est inhérent au truc du Star-système. Y'a même des gens qui en vivent (satiristes, humoristes), des parasites de parasites. Et pourtant, y'a des fois, même éculé, le truc fonctionne quand même.
Par exemple, le dernier Billy Gibbons, clown grimaçant s'il en est, est bon. Encore un type inspiré, comme Delon...Non, je plaisante, ce n'est pas du tout la même chose, le Blues et l'actorat. Si Delon faisait du Blues je ne vois pas ce qu'il serait assez humble pour jouer. Chopin à harmonica ?
Billy Gibbons, qui, par son talent intact, ne sombre pas dans l'auto-parodie (enfin presque pas) : "Missin' yo' kissin'.

Delon en 1967, déjà perché, déja "mythique". (Marianne Faithfull est pareille, superbe et déjà ailleurs On imagine sans difficulté ce que Mick Jagger à pu faire de cette victime consentante).

Et un petit plaisir narcissique, pour moi, qui vit des trucs dans la réalité comme tout le monde : "vus à la télé".

lundi 17 septembre 2018

David Bowie, Glen Campbell : deux gentils fantômes

Il était temps qu'un artiste majeur s'y colle. C'est Weller qui l'a fait sur son dernier album, très beau, très épuré "True meanings". Faire quoi ? Rendre Hommage à David Bowie Voici la chanson. C'est bien que ça soit Weller et pas Elton John. Elton John il est bon pour Lady Di et George Michael, pas Bowie, même si.... Vous comprenez ? Non ? Alors révisez.
Après, une petite interview du Modfather sur ce qui l'influence et le motive.
Paul Weller : "Bowie"


Ci-après l'hommage d'un artiste moins important mais néanmoins très bon.
Bertrand Burgalat : "Tombeau pour David Bowie". Les Tombeaux....une bien belle tradition.

L'autre jour quelqu'un me parle de Glen Campbell, le créateur du très grand morceau "Wichita line man", composé par Jimmy Web. En France sa mort est passée quasiment inaperçue l'an dernier. Lang en a parlé sur RTL, il y a eu une page dans le numéro récap de l'année des Inrocks et c'est à peu près tout. C'est peu pour un mec qui a travaillé avec Elvis, Johnny Cash, les Beach Boys etc, etc...
Ce n'est pas très grave, un type qui chante ses dernières chansons entouré de ses petits enfants ne doit pas se soucier outre-mesure des hommages, de toute manière il a réussi sa vie. Il est mort des suites de la maladie d'Alzheimer alors, effectivement, il y avait des "fantômes dans le canevas". Qu'importe? Moi, je me souviens aussi de Glen Campbell.
Pour combien de temps ? Pas très grave. L'ami qui m'a parlé de Campbell est jeune, lui.

mercredi 12 septembre 2018

Little Dragon : un prognathisme intéressant

Un peu dans la lignée de Mariah Carey et Janet Jackson qui déclenchent chez moi des torrents de passion érotique inassouvie dès qu'elles approchent le quintal, je trouve Yukimi Nagano, des Little Dragon, particulièrement gouleyante en ce moment avec ces cinq ou six kilos (sept ?) en trop qu'elle a tous pris sur le cul. Et puis c'est pas demain la veille qu'elle jouera de la flûte traversière, mais moi les prognathes j'aime ça. De toute façon, cette femme, je l'adore. Mais ça restera platonique. Je tiendrai bon.
La voici avec sa bande de potes suédois fous furieux de sons étonnants lors d'un petit concert enregistré à Seattle chez KEXP, une radio qui à pour habitude de capter live une foultitude de bons artistes et de les diffuser sur le net.
J'attends le nouvel album des Little Dragon de pied ferme, le dernier s'étant avéré un peu court jeune homme. A noter ici, une très belle version de "Twice".

Tout ça m'a replongé dans les arcanes du Rock suédois et je reviendrai peut-être sur Nina Persson, autre belle scandinave, pur jus celle-là, aguerrie au devant de la scène dont on entend un peu moins parler cet an-ci. Allez un teaser.
The Cardigans : "Erase and rewind".

Valses lentes.

Un petit ajout au post précédent où je mets un des morceaux du dernier très bon album de Spiritualized qui utilise une de mes suites d'accord préférées, propice à la mélancolie et la langueur.
Spriritualized : "Let's dance"

Pareil, en ajout au post précédent, je mets cette version brûlante de "Stella was a diver" d'Interpol.

 Rien à dire, c'est intense. Un jour je vous parlerai des Chameleons, un groupe injustement mésestimé.

lundi 10 septembre 2018

Deux têtes folles et un week-end à la mer.

Juste un petit post pour évoquer une tradition et pour rendre un hommage.
D'abord Interpol. Ces gars-là font dans le rétro vintage d'une époque que je chéris pour l'avoir bien connue et surtout ressentie : celle de la New-Wave. Alors ils reprennent depuis maintenant une quinzaine d'années des suites d'accords et un son piqués au Cure, à Joy Division, à U2 et perpétuent dans la discothèque infinie de la post-modernité une tradition de musique angoissée, triste voire sépulcrale. C'est bien fait et assez beau. Les gars ont l'air investis. Ils ont apparemment traversé toutes sortes d'affres qui vont avec cette musique romantique et sombre, s'en sont tirés et viennent de livrer un album complètement audible même si venu directement du passé, et limite de l'obsolète (la musique actuelle, c'est autre chose). Pas étonnant que la décadente Kristen Stewart, se soit invitée dans leur première vidéo extraite de cet album pour donner une présence fantomatique à des pulsions et des visions qu'on croyait, à tort, un peu en perte de vitesse.
Le deuxième titre de l'album est très beau, très triste et dansant. Je le mets ci-dessous en espérant que le chanteur, qui a désormais la voix d' Ozzy Osbourne et ses petits amis survivent au tsunami nostalgique et délétère qu'ils provoquent et produisent d'autres albums du même tonneau.
Interpol : "The rover".

 Un petit coucou attendri maintenant à l'honorable Jason Pierce qui vient de sortir un énième album avec son groupe Spiritualized et qui sévit dans le Rock anglais depuis les années 80 (ca a commencé avec les Spacemen 3). Autrement appelé J-Spaceman (John Spaceman) il explore avec constance et résolution tous les stades de la dépression et de ses causes, amoureuses ou sociales et ses différentes et successives rédemptions possibles. L'album qui sort est impeccable. Ca ne bouge pas, un peu moins Space peut-être et c'est très beau.
N B : Je tiens la reprise du "Revolution" des Spacemen 3 par Mudhoney pour un des morceaux les plus radicaux et les plus puissants jamais sortis. Soyons juste il a été écrit par Peter Kember, l'autre petit génie du groupe et piqué au MC5 mais je prouve à tous sa radicalité bienfaisante pour les têtes malades en le mettant après. A écouter fort et jusqu'au bout.
Spiritualized : "I'm your man".
Mudhoney : "Revolution".

Mon tube de l'été à moi : The liminanas (featuring Bertrand Belin) : "Dimanche".