lundi 11 juin 2018

"Guitar men, they steal the show."

Si on me le demande (ça peut arriver, on ne sait jamais; même si, usuellement j'arpente seul un désert bien sec d'un coeur blessé mais allègre et d'un pas qui me sert de mesure sans que j'ai besoin de personne) je répondrais, comme tout le monde, que la meilleure version que je connaisse de "Hey Joe" est celle de Jimi Hendrix. Attention les petis amis ! Sur Fender Statocaster. Parce que si on passe à la Télécaster ce n'est plus le même tabac, là c'est celle de Roy Buchanan, que je vais mettre ci-dessous, qui éclate tout. On peut même dire que c'est la meilleure tout court. Ouais...Quand on tape pas avec la même cognée les arbres ont tendance à ne pas tomber à la même cadence. Sur cette pensée profonde, here is Roy Buchanan, le roi de la Télécasse-tête. Dire qu'il a été pressenti un moment pour remplacer Mick Taylor dans les Stones. Quel gâchis c'eût été. Y'a une petite nana dans la salle, elle est mesmérisée. C'est ça le pouvoir des guitaristes (cf "Guitar man" de Bread).

En parlant des Stones. Voici un inédit. Une version des années 70 de "Drift away", popularisée par Rod Stewart, entre autres. D'ailleurs, les New-Barbarians, avec Ron Wood, Keith Ridchards et Rod Stewart, qui ont sévi parfois au mitan des seventies, constituaient une alternative crédible aux Rolling Stones comme au Faces. Pour preuve le live encore en-dessous. Les mecs sont si "easy", Richards et Wood tellement contents de jouer ensemble..


lundi 4 juin 2018

Give the people what they want.

Il y a ce qui est bon; il y a ce qui est mauvais; et il y a ce qui est génial. Ces derniers trucs se situent au-delà du goût -du bon ou du mauvais goût- dans ce qui tombe pile-poil, ce qui vient coller serré à toute une société qui n'attendait que ça pour adhérer et qui trouve là l'expression de ce qu'elle est, de ce qu'elle devient, en profondeur et en surface.
Le dernier single (et surement l'album) de Christine and the Queens est de cet ordre, de ce calibre. Il colle à ce début de XXI siècle complètement, totalement, il en montre la nouveauté absolue, quelque chose de l'ordre du changement définitif, d'une évolution sans-retour. Un parfum nouveau qui trainait dans l'air se cristallise en une fragrance forte, là, maintenant, et à jamais. Ce n'est pas pour moi, moi, je suis un homme du XXe siècle. Mais ça ne m'empêche pas de sentir l'effluve de la nouveauté, de l'actualité, les ruptures qui s'opèrent dans l'histoire des hommes et des femmes et d'en être bouleversé. "Chris", ce petit bout de nom, ce petit bout de femme est le tocsin bigrement sonore et puissant d'une (r)évolution, d'un basculement. Tout a changé, tout va changer. Weinstein est un dinosaure. Il y a maintenant la possibilité pour tous d'un épanouissement trans-genre, sexuellement et humainement, d'une multiplicité assumée de postures et de palettes d'émotions, démultipliées par X; d'un hédonisme omni-directionnel qui ne se laissera pas enfermé dans une dégradation spirituelle; le corps libéré et pas repris par une tête coupable; un sentiment de la faute qui s'exercera ailleurs, mais plus là où moi, homme du XXe, je n'allais qu'avec précaution et appréhension.
Voici quelque chose de génial. Et ce n'est pas étonnant que Dam Funk, émanation eighties remixée drogué, porn-junkie, soit de la partie. Le clip étant meilleur (je dis bien le clip, pas la chanson. Mais la clip est meilleur parce que la chanson en anglais est meilleure) je met celui-là.

J'ai vu l'autre jour au supermarché un couple et ses trois garçons. La femme ressemblait à une star du X, tatouages et rouge à lèvres brique, jupe courte et jambes musclée; elle était totalement sexy et avait l'air complètement libérée des questions de "qui encule qui et quoi". Son compagnon, tatoué ras du cou et coiffé racaille semblait absolument zen, pas du tout concerné par la fait que tous les hommes qui croisent sa femme fantasment méchamment sur elle. Elle est avec lui et elle fait ce qu'elle veut de toute façon. Les mômes, dont les âges s'étageaient de 6 à 10 ans éprouvaient leur puissance dans des joutes fraternelles et bruyante en inventant des danses, reprenant les pas qu'ils ont vu dans le clip ci-dessus, dans l'indifférence totale et la confiance absolue de leurs parents. Ils étaient drôlement à la cool et  exhibaient un bien-être sans faille. Un couple du XXI siècle bien dans sa peau.
A part ça, je rêve maintenant que j'encule Blanche Gardin et qu'elle me rend la pareille et ça me semble normal ? Non ? Ben si.