Le Jazz rance ? Le Jazz mort-vivant ? Et le Rock, me direz-vous ?
Et bien le Rock est dans le même état. Finito, mortibus, dead. Évidemment on en entend encore un peu à la radio et des vieux grognards de 7 à 77 ans en parlent comme s'il s'agissait d'une force vive. C'est faux. Ce n'est plus qu'un souvenir qu'on peux réactiver à l'envi sur les étagères bien remplies du monde post-moderne. Qu'est-ce que vous prendrez mon petit Monsieur ? Du Eighties en compote (Fishback) ou du grunge anémié en flocons (Screaming Females) ? Moi ? Oh, du vintage svp, avec fuzz et second degré. Mettez-moi du Liminanas, monsieur le businessman. C'est rance au possible mais jouissif. Pour moi, je dis bien pour MOI, qui suis un pauvre type qui voit son idiome musical naturel complétement moribond s'écrouler un peu plus tous les jours que la Machine Molle (cf Jagger et le film "Performance") nous met sous le nez....Ce sont maintenant le Rap et l’Électro qui remplissent les fonctions "chansons" et "exutoire à énergie mal dirigée à faire autre chose que de la politique". Et c'est très bien comme ça. King Krule et Migos font le boulot d'Hüsker Dü et de Pavement et je n'y trouve rien à redire.
Parfois (rarement) il se produit un truc bizarre, des types sortent des chansons qui sont tellement belles qu'elles viennent prendre leurs places parmi les classiques du Rock après un chouïa d'écoute. C'est pas de l’esbroufe, c'est "The real Thing"! Ariel Pink fait des trucs comme ça. Deerhoof aussi. Ça actualise d'un coup la vieillerie rock et la peinturlure aux couleurs du temps présent, neuve et exquise. J'écoute en ce moment quelque chose de beau qui me met les larmes aux yeux sans trop de ridicule ni de rimmel et ce n'est pas un groupe-clone de Kiss ou de New-Order. Ce sont les Lemon Twigs. Ces mecs sont au niveau de Brian Wilson et sont pourtant frais et jeunes en un mot : actuels. Ca coule de source, une source où boire sans fin la meilleure eau du Rock. C'est pas Jack White, bande de neuneux, c'est plus inventif, plus moderne ( carrément post-moderne), ce sont les The Lemon Twigs ! Des preuves ? Depuis le temps, mes bons Saint Thomas, vous devriez savoir que j'en ai sous le coude...
lundi 26 février 2018
lundi 19 février 2018
Camille Bertault : le nouveau visage du jazz rance.
Alors que j'ai envie de gifler tout le monde, surtout les femmes et les mômes, ô chance, une tête à claque se présente. D'abord, soyons sûrs d'une chose, le Jazz, sous sa forme canonique est mort, mort et enterré. Le cadavre à des espèces de spasmes zombiesques deux à trois fois par an tout au plus. Et, qu'on se le dise, ce n'est pas Camille Bertault qui va le ressusciter et la hype qui l'entoure et secoue le petit monde du Jazz français ne changera rien à l'affaire. Bertault s'était signalée en reprenant vocalement note pour note le solo de "Giant Steps" de Coltrane et en le balançant sur YouTube où la chose avait rapidement été plébiscitée. Les YouTubeurs raffolent de ces petites sucreries. Ce sont des amateurs de virtuosité gratuite et de monstruosité. Camille Bertault, un monstre ? Je n'irai pas jusque là. Par contre, sur son premier album, qui vient de sortir, elle fait preuve d'une virtuosité à toute épreuve...sauf celle du Jazz. Dans ces vocalises survitaminées pas une once de swing, ni de feeling. Pas une once de Jazz. Elle shoote à blanc, Bertault et, loin de toucher une cible hors d'atteinte, elle étale à longueur de chansons des accents qui tombent mal et des cabrioles qui sonnent faux, même si elles épatent le bourgeois bohème, coeur de cible de ce projet marketing aux longs cours (vous verrez qu'elle finira actrice de films d'hauteur) Elle fait pipelette, elle ne parle pas. Elle ne chante pas, elle tente d'étourdir à coup de trilles acrobates. Elle se branle la glotte au vu et su de tout le monde et elle fait jouir personne. Damned ! Si t'as un tant soit peu de feuille tu ne te laisses pas avoir par cette esbroufe bon chic bon genre, tu refermes le boitier du skeud et tu écoutes You Sun Nah (pour rester dans le relativement frais), Plus tard, tu iras voir le film d'hauteur dans la salle art et essai de ton bled. En causant cinéma justement, elle arrive sans peine à rendre blême la chanson de Danielle Darrieux "La femme coupée en morceaux", tirée des "Demoiselles de Rochefort", de Jacques Demy, composée par Michel Legrand, modèle de fantaisie et de légèreté. La belle Danielle n'est pas prête d'être détrônée, elle qui chantait avec le naturel d'un oiseau.
Laissons les baudets s'esbaudir et ahaner sous le joug de la mode, Bertault s'époumoner et allons voir dans d'autres territoires où peut se cacher le Jazz, dont l'esprit n'est peut-être pas mort pour tout le monde. Un esprit noir, subversif, libre, mélancolique, sexuel, échappant à toutes les recettes Top-chef des virtuoses, ça doit exister, non ?
Et si le Jazz, de nos jours, c'était ça ?
Joan as Police woman : "The silence".
King Krule : "Czech one"
King Gizzard & the Lizard Wizard : "Polygondwanaland".
Complètement con ? Peut-être pas tant que ça...
Laissons les baudets s'esbaudir et ahaner sous le joug de la mode, Bertault s'époumoner et allons voir dans d'autres territoires où peut se cacher le Jazz, dont l'esprit n'est peut-être pas mort pour tout le monde. Un esprit noir, subversif, libre, mélancolique, sexuel, échappant à toutes les recettes Top-chef des virtuoses, ça doit exister, non ?
Et si le Jazz, de nos jours, c'était ça ?
Joan as Police woman : "The silence".
King Krule : "Czech one"
King Gizzard & the Lizard Wizard : "Polygondwanaland".
Complètement con ? Peut-être pas tant que ça...
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